Utopie

L'utopie n'est pas un luxe, c'est une nécessité.

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vendredi 9 novembre 2012

Pauvreté: je hais ton nom.

"Liberté, je chéris ton nom."
Paul Eluard
"L'égalité n'existe que lorsque chacun produira selon ses forces et consommera selon ses besoins."
Louis Blanc 

"Améliorer notre société, c'est toujours possible... La fraternité, surtout, consiste à ne pas abandonner les laissés-pour-compte."
Georges Charpak


"Sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte ; sous un mauvais gouvernement, la richesse est aussi une honte."
Confucius  


Quelqu'un a fait un jour ce discours:

"Messieurs, comme je vous le disais tout à l'heure, vous venez avec le concours de la garde nationale, de l'armée et de toutes les forces vives du pays, vous venez de raffermir l'Etat ébranlé encore une fois. Vous n'avez reculé devant aucun péril, vous n'avez hésité devant aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal, les institutions, la paix publique, la civilisation même. Vous avez fait une chose considérable... Eh bien ! Vous n'avez rien fait !

Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé ! Vous n'avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n'avez rien fait tant qu'il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n'avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l'usure dévore nos campagnes, tant qu'on meurt de faim dans nos villes tant qu'il n'y a pas des lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de cour ! Vous n'avez rien fait, tant que l'esprit de révolution a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n'avez rien fait, rien fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l'homme méchant a pour collaborateur fatal l'homme malheureux !"


Victor Hugo 1849: Détruire la misère.


Et maintenant?
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"Je te promets pas le grand soir,
Mais juste à manger et à boire,
Un peu de pain et de chaleur,
dans les Restos, les Restos du Cœur"
 
Ah non... Pardon...

"Je te promets pas le grand soir. Point barre."

Voilà ce qu'aurait pu chanter le maire de Ganges, Michel Fratissier (PS, soit dit en passant, avec un S comme "social") en sortant du conseil municipal qui a décidé de priver de local les Restos du Cœur.

Hasard du calendrier, cette grande nouvelle tombe le même jour que le rapport annuel du Secours Catholique sur le grand état des lieux de la grande pauvreté dans notre grand pays:
La suite ici chez Elody
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Chaque matin, comme bon nombre d’entre vous d’ailleurs qui prenez la voiture pour vous rendre au travail, j’écoute les infos. Souvent je n’y prête qu’une oreille distraite.

Pas ce matin.

Un chiffre m’a durablement marqué.

1.422.000

Il ne s’agit pas du montant insolent du salaire de je ne sais quel nouvelle étoile du football, il ne s’agit pas non plus du nombre d’albums vendus par notre Johnny national cette année, ni encore de la rémunération pour une heure de parlotte distillée dans un anglais hésitant par le tout nouvellement autoproclamé conférencier spécialisé en économie....
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Quand la pauvreté ne choque plus

Des sites d'information font pour certains des titres ce matin qui devraient interpeller : "la descente aux enfers peut être rapide" par exemple. La précarité s'installe, et il est question du rapport annuel sur la pauvreté par le secours catholique. Mais l'information passe, comme chaque année, et même si l'on insiste sur l'accroissement du phénomène, c'est une information qui sera très vite digérée, diluée, par des commentateurs aveuglés aux discours convenus sur le sujet.

Compétitivité de la connerie, quand les argentiers de la planète se payent les pauvres.

Ce rapport pointe le décrochage des revenus des plus pauvres, au moment où le FMI conseillait à la France de baisser le SMIC dans le cadre du plan compétitivité, on peut constater là le dédain des grands financiers de ce monde pour les plus précaires d'entre nous...
C'est pour cela qu'un jour, nous, le peuple français, avons créé la première république moderne. Plus de 2 siècles après, où en sommes-nous?
A entendre des "braves gus" nous expliquer que si on est pauvre, c'est qu'on l'a mérité?
A tourner la tête quand on voit une personne à la rue?
Sans la Fraternité, notre République finira par s'éteindre. Ne l'oublions pas. 
Je hais ton nom, Pauvreté. Je déteste ce mot, la Misère. 
Pourtant, elle n'est ni une fatalité, ni une punition, ni une rétribution. Elle touche des enfants, des vieilles personnes, elle s'attaque aux femmes, elle détruit des avenirs et annihile des rêves.
En Grèce et en Espagne, elle devient un épouvantail pour les autres. Dormez, braves gens, ne dites rien car vous pourriez être comme eux.  
La pauvreté fait peur à ceux qui ont un peu plus, elle réjouit ceux qui se croient un peu mieux, elle satisfait les égoïstes qui se pensent méritants alors qu'ils ont eu juste un peu plus de chance. 
  
Je hais ce nom, Pauvreté. Encore plus celle du cœur, c'est la pire des misères, c'est celle qui fait vraiment crever la bouche ouverte. C'est celle qui entraîne notre système occidental dans le néant, bien plus surement qu'une quelconque invasion imaginaire.
Il y a peu, un supermarché du Nord a mis des antivols sur des barquettes de viande et des quidams dans la rue ont trouvé cela très bien, normal, avec les temps qui courent.
Dans Les Misérables, Jean Valjean est condamné au bagne pour un vol de pain.
Il existe des pays où le vol de nourriture n'est pas puni mais l'on s'attaque à ceux qui n'ont pas nourri le miséreux. De ceux-ci, on dit parfois qu'ils sont pourtant dictatoriaux: la belle morale que nous avons-là.

En attendant, des associations se battent contre la misère qu'un peu de solidarité pourrait éradiquer. Juste un peu moins d'indifférence, d'administratif, de technocratie.
Juste un peu plus d'humain et d'altruisme.

Pauvreté, je hais ton nom.      
 

2 commentaires:

  1. Très bon sujet et très bon article, j'ai un rapport tout autre à la pauvreté depuis mon voyage au Brésil. Tu as raison d'avoir abordé ce sujet, on ne se rend jamais assez compte de la pauvreté que quand on la cotoie au quotidien... Si seulement Coluche était encore là!

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  2. Anonyme11/09/2012

    Bonsoir Rosaelle...
    Je termine mon tour habituel de la dite "left" sphère.... Vous êtes la seule a aborder le sujet "pauvreté" suite au rapport annuel du secours catholique..
    Décidément elles me décoivent et me lassent vraiment ces "plumes" en habits dits "de gauche"... je fais mon petit tour quotidien avec des pieds de plombs désormais. Ca touche à sa fin. C'est sur....
    Occuper la place de la gauche sur le net et se taire sur de tels sujets qui devraient faire "hurler" au contraire, je me trompe ou c'est aussi de la propagande ? Une forme de désinformation ? remplir les esprits et l'espace avec l'accessoire, distraire de l'essentiel... C'etait déjà dans "propaganda" de Berney's non ?
    Comme vous, les témoignages et les statistiques entendues ici et là me hantent depuis hier.
    MarieAnne.

    RépondreSupprimer


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