Utopie

L'utopie n'est pas un luxe, c'est une nécessité.

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samedi 19 janvier 2013

Déliquescence et Délinquance

Manuel Valls nous présente ses objectifs en matière de lutte contre la délinquance en France. Bien sûr, on peut toujours gloser sur l'association de déliquescence dans le titre avec la si préoccupante revue de la délinquance en France, celle sur qui tous nos obsédés sécuritaires se ruent en criant à la seule cause plausible à leurs yeux: les immigrés! Ce qui se décompose par les blacks, les arabes et aussi les hypothétiques apprentis terroristes, puisqu'on vient d'apprendre que nos salafistes du Mali projettent de créer une école du crime intégriste en France. Stop: c'est de l'humour, je précise au cas-où. Par contre pour de futurs attentats, c'est effectivement une possibilité...

Mais là n'est pas la question, quoi que ceci est un exemple de déliquescence : penser que la délinquance pourrait être majoritairement de source étrangère.

On va prendre l'exemple des Roms : ils sont accusés de propager la délinquance en France. Notez qu'on est quand même sacrément hypocrite à leur sujet. On a intégré la Roumanie en Europe sans se douter que les Roms allaient être comme dans un magasin de luxe, sans avoir le droit de toucher, et on s'étonne que leur pauvreté ait comme réponse une certaines délinquance.
Et puis, ils sont tellement pratiques...
Oui, il suffit de les montrer pour que certains se sentent moins minables, mieux, plus respectables.
Ainsi, une société de transport a demandé dans un questionnaire si la présence de Roms gênait ses usagers...Interdit et surtout dégoûtant...une sorte de déliquescence de certaines barrières. Bientôt, une société demandera si l'odeur des Roms gêne ses usagers dans ses locaux? Et après, ce sera les chômeurs, les SDF?
Jusqu'où s'arrêtera-t-on, dans cette société où les plus faibles sont systématiquement montrés du doigt pour oublier nos propres carences?

 http://www.lavoixdunord.fr/region/gens-du-voyage-un-sondage-en-ligne-de-transpole-fait-polemique-ia987b0n969424

Depuis quand une société s'appuie-t-elle sur les plus forts pour ses valeurs ? Depuis quand la délinquance n'est pas un signe de faiblesse, un aveu d'échec? Pas de celui qui fait le délit, mais de la société elle-même qui n'a pas été capable d'être autre chose que criminogène. Nous ne sommes pas si évolués que nous le pensons, il me semble. Nous ne sommes pas plus évolués au fond que ceux qui coupent des mains pour sanctionner des voleurs. Nous, nous les enterrons vivant au fond d'un trou qu'on appelle pudiquement prison en leur confisquant des années de vie, en réponse à des vols de matériels et nous faisons sortir plus tôt des violeurs plutôt que des braqueurs de banque. Bien sûr, notre vernis de civilisation recouvre tout ça.
Mais nous sanctionnons la pauvreté aussi.

Est-ce un hasard si les cambriolages sont en hausse? Si le trafic de drogue l'est?

Je me souviens d'un adage chrétien qui est littéralement parole d'évangile:
Donne un poisson à un homme, il mangera un jour. Apprend-lui à pêcher, il mangera toute sa vie.

C'est sûr que c'est tellement plus facile de sanctionner la délinquance sans s'attaquer à ses causes. C'est sûr. C'est tellement confortable.

Dans ces articles, il y a au moins quelque chose d'encourageant : la volonté de Manuel Valls de remettre la déontologie en valeur dans nos services de police et de gendarmerie.
Bientôt, ces fonctionnaires auront un numéro de matricule et une politique de rapprochement du citoyen avec les forces de l'ordre, afin de redonner confiance en eux, pour la population, sera mise en place.
Car les forces de l'ordre sont autant victimes de ce climat que les autres. Il est inadmissible de manquer de respect à des gendarmes ou des policiers. Il est tout  aussi inadmissible d'en avoir fait des gardes-chiourmes, des épouvantails pour celui qui enfreindrait la loi, au lieu de remettre en avant la propre conscience du citoyen comme garde-fou, contre des excès de vitesse, par exemple. Le rôle des forces de l'ordre est de protéger la population, pas de la "fliquer", justement.
Il n'est pas non plus de pallier à la détresse humaine de certains qui s'enferrent dans la délinquance comme seule réponse à leur ostracisation, leur ghettoïsation, que ce soit des français ou des étrangers comme les Roms.
Ce sont des gardiens de la paix, pas des employés aux basses besognes.
On verra bien si la politique de Valls se concrétisera par des actes, c'est en tout cas ce que j'espère.

Hier, un policier retraité a tué sa femme, tout près de chez moi, dans un joli village perché en dessus d'Evian. C'est charmant, à Publier, un vrai coin de campagne accroché à la naissance de la montagne. L'homme s'est ensuite suicidé.




liens sur le sujet:
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130118.OBS5915/chiffres-de-la-delinquance-valls-assume-et-veut-la-verite.html

http://www.sudouest.fr/2013/01/19/manuel-valls-s-est-offert-un-nouveau-thermometre-939259-4585.php

20 janvier 2013 : regards de femmes(et le reste)

On va commencer par le reste, ensuite je parlerais de deux billets qui parlent de deux femmes qui m'ont touchée, ce matin.

Le reste, c'est Cohn-Bendit qui a, encore, été percutant en séance, au sujet de l'Europe qui ne suit pas la France dans cette guerre, qui ne sera pas éclair. Oui, on peut regretter cette précipitation, cette entrée en belligérance qui n'a pas été préparée, sans apprêts, dont on ne sait pas l'après, l'issue.

Car il est évident qu'on peut chasser les salafistes des places fortes, sécuriser la zone de Bamako, mais une fois ceci fait, ceux-ci pourront s'évaporer dans la nature et harceler les points militaires. On ne va pas quand même se retrouver au temps du colonialisme, où les légionnaires gardaient des forts, des bouts de sable, encerclés par les nomades, enfermés tandis que les autres, eux, circulaient...

L'Europe ne se mouille pas, laisse l'un des leurs dans une possible impasse. Pourtant, il faudrait des alliés pour pouvoir penser une solution politique, aider à reconstruire un État malien, appuyer des négociations, une éventuelle réconciliation nationale. Il est encore possible de rattraper les erreurs.

On peut me dire idéaliste, mais je reste persuadée que l'intégrisme nait de la souffrance, de la misère et se nourrit des injustices, surtout là-bas. Il se nourrit des frustrations. Une société saine ne développe pas d'intégrisme. 47% des maliens sont très pauvres. Combien pourront être tentés de rejoindre une cause en pensant qu'elle améliorera leur vie, même si la cause en question n'est ni démocratique, encore moins légitime...et canalise leur haine sur des boucs-émissaires qu'on appelle l'Occident, cette création américaine pour lier le sort de l'Europe aux USA...Les USA, d'ailleurs, qui ne veulent pas non plus aider plus la France qu'ils ne le font.

Quand le vin est tiré, il faut le boire : et personne en Europe ne semble vouloir aider la France dans ce sens. C'est lamentable. Je comprends la colère de Cohn-Bendit.

Voilà pour le reste.

Ce matin, deux billets m'ont interpellée.
Celui de Cycee m'a vraiment secouée. Elle parle de ce qu'elle a ressenti, face aux intégristes religieux de tout poil ici, en France, pas à 2000 kms de là.
 Le mariage pour tous n'est pas un simple drapeau qu'on agite pour être tolérant. Ce dossier implique aussi des hommes et des femmes qui revendiquent leur normalité, et le droit à la différence. Que des religieux s'arrogent le droit de juger, sous prétexte que le mariage serait d'obédience divine, l'homosexualité, qu'on devrait tolérer, que ce soit les catholiques ou les musulmans, cela me révulse. Que l'on claironne ensuite, partout, que la manifestation de dimanche dernier soit un succès, mais jusqu'où iront les médias?
On n'a pas à "tolérer" l'homosexualité. Rien, en plus, réellement, dans les textes religieux, n'écarte les homosexuels de la société qui serait voulue par Dieu. Que ce soit Boubaker ou Monseigneur XXIII, ils se mêlent de ce qui ne les regardent pas, soit de la sexualité des autres, qu'ils se mêlent de la leur, à eux.

Pourtant, on leur donne la parole, à ces intégristes, on la leur donne beaucoup trop, surtout d'ailleurs aux catholiques. Faut croire que ce sont "nos intégristes à nous", qu'ils sont "compatibles avec notre culture". Chacun les siens. Les Africains avaient des missionnaires, cela ne leur suffisait-il pas? Petite pique d'humour en passant, rien de bien méchant, à vrai dire, juste une réflexion désabusée.

Car je comprend que Cycee ait pu être blessée par les dires de certains de nos" bons intégristes", et je m'interroge. Oui, je m'interroge beaucoup en ce moment.  C'est facile de défendre le mariage pour tous quand on est une pasionaria caricaturale comme une des LGBT, ou une hétérosexuelle qui fait oeuvre de tolérance.
 Mais, merdre(!), je ne suis pas homosexuelle. Je n'ai jamais eu à me cacher de mes élans sentimentaux, je n'ai pas eu à supporter les jugements des bien-pensants sur mon orientation sexuelle, je n'ai pas eu à avoir des désirs naturels d'enfants et me demander comment faire, tricher ou abandonner, je n'ai jamais eu à espérer une loi qui me donnerait droit aux mêmes désirs, aspirations et bonheurs que les autres, parce que mon cœur ne m'a jamais fait tomber amoureuse d'une femme. Une certaine tranche de la société punit les autres par l'amour, le cœur, les sentiments. C'est dégueulasse.
Une fois, sur Twitter, on a eu cette réflexion,avec d'autres : le manque de cœur induit forcément un manque d'intelligence. L'empathie est une qualité qui se perd. Elle se perd, avec des valeurs autres, qui sont le respect, la tolérance, la vraie, pas celle de "la bonne conscience", celle qui ne juge pas.
Chaque fois que quelqu'un parle et qu'on ne prend pas le temps de l'écouter, car on est tellement persuadé de ce qu'on dit qu'on en oublie que l'autre pourrait avoir raison, qu'on puisse se tromper, chaque fois, l'empathie diminue, et l'esprit aussi, puisqu'il se ferme.
J'ai eu beaucoup de tristesse pour Cycee, ce matin. J'aimerais partager ce sentiment avec vous, mes lecteurs de Twitter, et d'ailleurs.
Aucun beau principe ne vaut de blesser injustement quelqu'un.

Un autre billet m'a interpellée ce matin, celui de Ruminances, sur une femme malienne, Amina. Un très beau billet.
Je vous invite à lire son témoignage, qui est juste, digne et assez lucide.
Elle craint les représailles de la Guerre sur son pays, surtout sur les femmes. Elle appelle à un soutien d'une démocratie en ruines, là où avant, on aurait pu espérer. Elle dit un peu la même chose que beaucoup, avec se mots à elle. Si le Mali ne se reconstruit pas, avec une économie pour nourrir sa population et une vraie démocratie, ce pays n'a pas d'issue.
Elle est malienne, on intervient pour elle, mais si cette guerre ne débouche pas sur une solution politique, elle n'aura été qu'un gentil prétexte,  une Mariam ou une Amina, avec son Mamadou ou pas, qu'on aura exhibé le temps de se donner bonne conscience.
C'est elle et son peuple qui subissent, et vont continuer à subir cette guerre, et ses obligatoires dégâts collatéraux. Pas nous, bien installés dans notre canapé, ou devant notre ordinateur. Qu'on soit attachés à cela pour de bons sentiments ou non, c'est un fait. Ce sont nos soldats et la population malienne qui paieront les pots cassés matériellement et physiquement parlant, pas nous.
En tout cas, c'est ce que je pense.


Le point commun entre ces deux femmes ? Elles se battent pour leurs principes et c'est leur vie qui est en jeu, l'une plus que l'autre, puisqu'elle est dans un pays devenu chaotique. Il y en a d'autres, mais je vous laisse libres d'en trouver vous-mêmes suivant votre logique et votre raisonnement, car il ne sert à rien d'imposer une vision si on parle de partage.


vendredi 18 janvier 2013

La Une du Monde à Genève

Vous ne connaissez pas la Tribune de Genève ? C'est une institution dans ce qui est une Ville, un Etat et un Canton, tout petit, mais très international.
Ainsi on retrouve dans ce journal les contradictions de Genève : des informations locales anecdotiques, qui parlent des quartiers, d'histoire de rivalités, des chiens écrasés et on retrouve une information internationale assez pointue, bien documentée.
On pourrait s'attendre, vu la proximité de la Suisse Romande avec la France, que ce journal mette en une le Mali, il n'en est rien.
Non, il parle de la Syrie:

"Des militants disent craindre que la Turquie, qui soutient les rebelles, n'utilise les groupes jihadistes en Syrie dans son combat contre les Kurdes. Washington a placé le Front al-Nosra sur sa liste des groupes terroristes pour liens présumés avec Al-Qaïda."

"Journaliste abattu
A Alep, dans le nord de la Syrie, un journaliste franco-belge de 58 ans a été abattu, selon des militants, par un tireur embusqué de l'armée syrienne alors qu'il effectuait un reportage pour «Assaut», une revue spécialisée qu'il avait fondée il y a cinq ans.
Yves Debay a été tué près de la prison centrale à la lisière nord de la métropole où de violents combats opposaient rebelles et soldats, a affirmé l'OSDH.
Des photographies et vidéos montrant son cadavre avec une trace de balle dans la tête ainsi que son accréditation de presse auprès du ministère français de la Défense ont été mises en ligne par des militants anti-régime. Ces rebelles ont accusé les troupes régulières d'être responsables de son décès.
«La France condamne cet acte odieux et exprime à la famille et aux proches d'Yves Debay ses condoléances, sa sympathie et sa solidarité», a fait savoir la présidence française. Au moins 17 journalistes professionnels, étrangers et Syriens, et 44 citoyens-journalistes ont été tués en 22 mois dans le pays, selon Reporters Sans Frontières (RSF)."


"Ailleurs dans le pays, une soixantaine de personnes ont péri dans des violences, plus de la moitié près de Damas et à Alep, selon l'OSDH. Ces informations sont impossibles à confirmer en l'absence de sources indépendantes.
Jeudi, les violences avaient coûté la vie à 142 personnes à travers le pays, d'après l'ONG, proche de l'opposition et basée à Londres. En 23 mois de conflit, l'ONU a recensé plus de 60'000 tués en Syrie."

L'intégralité de l'article ici

Sinon, d'autres barbaries qui sont attribuées à l'armée syrienne dans cet article:

http://www.tdg.ch/monde/Plus-de-82-morts-dans-une-attaque-a-l-universite-dAlep/story/29480985

http://www.tdg.ch/monde/Plus-de-cent-civils-brules-vifs-et-poignardes-pres-de-Homs/story/24549106

On ne sait pas grand chose, en fait, qui fait quoi, en tout cas, tout ce qu'on sait, c'est que des composantes de la rébellion syrienne sont aussi des islamistes, tout aussi dangereux et extrémistes que ceux qui étaient en Libye pour faire tomber le pouvoir en place.

En fait, nous avons une population qui souffre d'exactions de l'armée et de certains rebelles. Par contre, ici, on aimerait que Bachar El Assad parte et que l'opposition syrienne prenne le pouvoir. Pourtant, El Assad se dit un rempart contre le terrorisme islamiste. La situation est donc très complexe. Mais intervenir en Syrie serait s'opposer frontalement à la Russie, qui refuse qu'un scénario à la libyenne se produise, mettant sans doute au pouvoir des islamistes dont des mouvances proche d'Al Qaeda.

Nous sommes donc ici dans une logique inverse à celle qui prévaut en ce moment au Mali.

On attend quoi pour réformer l'ONU? Combien de morts encore dans le monde...




Les deux films controversés et les questions d'éthiques qu'ils nous posent

Je ne fais pas souvent de revue cinématographique. Seulement,  de ces deux films qui font la une en ce moment, je ne parle pas du dernier Tarantino, bien entendu, l'un est un documentaire qui revient sur l'histoire de l'espionnage israélien à travers des témoignages, l'autre est un film authentique, qui s'inspire de faits réels sans vouloir coller à la réalité factuelle, au sujet de la traque de Ben Laden. Ces deux films sont controversés aux USA pour le dernier, en Israël pour le second, pas pour les mêmes raisons, mais à travers les questions qu'ils suscitent, nous interrogent directement sur notre éthique.

Le premier film, Zéro Dark Thirty, a déclenché les foudres de Mac Cain lui-même. En jeu: les tortures hypothétiques qui auraient été infligées pour obtenir des renseignements afin de pourchasser l'ennemi public numéro 1. Mac Cain refuse que ces tortures aient existé. Il s'appuie sur les rapports des services secrets. Le Sénat lui-même s'est élevé contre la narration cinématographique de fiction reprenant des éléments réels du scénario de ce film. Des acteurs s'indignent aussi mais pas pour les mêmes raisons: certains emploient le controversé qualificatif nazi au sujet de ladite œuvre, puisqu'ils ont eu l'impression que ce film légitimerait la torture dans la lutte contre le terrorisme, puisque cette méthode aurait obtenu des résultats.
Reste un film, qui montre sans doute la vérité de la réalisatrice, Kathryn Bigelow, qui reste persuadée que la torture a été utilisée pour traquer Ben Laden.
La fin justifie-t-elle les moyens?
Nous savons que la torture a été largement utilisée par tant d'armées du monde et tant de services secrets, aux USA, mais aussi en France, lors de la guerre d'Algérie, par exemple. A chaque fois, la même justification: elle sauvait des vies et donnait de bons résultats,
Reste à savoir, si nous, les citoyens de ces pays, nous pouvons encore avaler que la fin justifie les moyens: ceci est une question d'actualité encore plus brulante, dans les derniers évènements que l'on nous relate à l'International...Les tortures subies à Guantanamo ou Abou Ghraïb ont radicalisés de plus en plus des salafistes dans leur lutte violente contre un Occident qu'ils considèrent comme un ennemi mortel et ce sont encore les civils qui paient, encore et toujours...
Sans parler du fait que nous, simples citoyens du monde, pouvons-nous avaliser que notre gouvernement, qui se dit démocratique, puisse employer des méthodes barbares pour éradiquer même des barbares les plus horribles qui soient selon nos standards issus de cette même démocratie qui serait en péril? Kafkaïen? Non, si nous réfléchissions un peu plus, parfois, ce serait bien. Qui met le plus la démocratie en péril? Les intégristes extérieurs à cette notion, ou ceux qui se réclament de cette notion-là et emploient la torture, en bafouant ainsi celle qu'ils veulent protéger, détruisant donc eux-même ce qui fait la beauté de la démocratie: sa filiation aux Droits de l'Homme.
Ainsi un non-sens total se dégage de certains propos qu'on peut entendre ici ou là, en ce moment, comme l'affirmation qui soutient qu'il faut  imposer la démocratie, de sa base même, la démocratie n'est pas un système qu'on impose. Elle nait de la volonté du peuple, pas d'une volonté externe aveugle à la même volonté populaire.

Autre film, qui est lui un documentaire historique authentique, qui fait scandale aussi : The Gatekeepers, qu'on peut traduire littéralement par ceux qui protègent la porte, ou les gardiens, traduction plus imprécise, j'aurais envie de dire plutôt "les guetteurs".
Ce documentaire donne la parole à des anciens responsables du Shin Beit qui font part de leurs confessions, leurs souvenirs et surtout de leur analyse au sujet de leur lutte contre les Palestiniens, et de leur méthodes d'espionnage, de leur surveillance du territoire palestinien.
Or, leurs analyses semblent déranger. Ils ne croient pas en une lutte armée contre le peuple palestinien, ils affirment que toute guerre frontale aboutit à des batailles gagnées mais inexorablement la guerre est perdue. Ils affirment que seule la négociation permettra de résoudre le conflit. L'un d'eux condamne même l'obsession de Netanyahu vis-à-vis de l'Iran, qui, si elle continue à son terme, risque de se retourner contre Israël. En pleine élection, ces témoignages font enfler une polémique.

En résumé, voici ce qu'on nous en dit:
"assassinats ciblés, interrogatoires relevant de la torture, recrutement d’informateurs : « inefficace à long terme », jugent ces hommes qui ne font pas de sentiment. Sur le strict plan des résultats, ils s’opposent désormais au système qui les a fait vivre."
Lire sur le Figaro, qui décidément, a soudain de très sains sujets d'articles...

On nous dit que ces hommes n'ont aucune réelle morale, à part celle du pragmatisme. Ils estiment qu'il faut discuter avec le Hamas, et arriver à négocier...

L'actualité cinématographique révèle parfois des surprises, sans doute tout ceci devrait plus nous faire réfléchir sur notre propre système de valeurs. La fin justifie-t-elle les moyens, quelle que soit la fin, quelle que soit l'objectif et la justification louable qu'on y trouve...
Je ne juge pas, je m'interroge juste. Quelles valeurs voulons-nous transmettre à nos enfants, et véhiculer dans le monde? Comment nous opposer à des barbares violents sans pitié en nous comportant presque comme eux, voire pareil?
Je m'interroge juste.


jeudi 17 janvier 2013

Des insolites débiles et plus graves dans la normalité du 17 janvier 2013

Pourquoi l'actualité me parait aussi absurde, curieuse, voire grave ou tragique dans la normalité de la présidence Hollande?

Des entrefilets dans une presse toute dédiée à la guerre au Mali, certains commençant à critiquer, il est vrai, et cela ne risque pas de s'arrêter. Giscard parle d'une résurgence bien tenace de la Françafrique, il n'a pas tort, il en connait bien les mécanismes, bien plus que l'anatomie de Lady Di. Hortefeux et Copé critiquent l'isolement de la France. Ils ne manquent pas d'air, ce cher Nicolas en avait l'intention, de cette guerre qui a essaimé en Algérie, avec une prise d'otage sanglante, entre des islamistes fous prêts à tout et des otages, le gouvernement algérien, qui ne supporte pas le terrorisme islamique a choisi, en tuant plus d'otages que de preneurs d'otages...Cela risque de se reproduire. Bienvenue en Afrique sous la normalité de la gangrène salafiste...
Quelqu'un a-t-il dans les médias pensé à la grandeur du pays à pacifier?
Tiens, cadeau:

La république du Mali est limitée au nord par l’Algérie, le Niger et le Burkina à l’est, la Côte d’Ivoire et la Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à l’ouest (voir la carte). Le Mali est un pays relativement grand, puisque sa superficie (1,2 million de km̐²) correspond à peu près à 30 fois la Suisse, soit celle réunie de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, de la Belgique et des Pays-Bas. La distance entre le nord et le sud du Mali est de 1600 kilomètres. Le pays est divisé en huit régions administratives (voir la carte détaillée): Tombouctou, Kidal, Gao, Mopti, Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, auxquelles s’ajoute le district de la capitale, Bamako. Le Mali est un État enclavé dont 65 % du territoire est occupé par le désert et demeure l'un des pays les plus pauvres du monde.
source: ici

Comment tenir ce pays, avec si peu d'hommes, même avec les renforts tant vantés de la force africaine, qui sera là en septembre? Mais cela, qui s'en soucie actuellement?

Qui a relevé aussi que les salafistes ont traversé très vite le tiers de l'Afrique, pour prendre en otage des occidentaux, alors qu'ils étaient au Mali un jour avant? Ils sont mobiles, très mobiles, bien plus qu'une armée en campagne...

On va laisser un peu cette actualité dont on nous abreuve d'images...ah non, pas d'images, il faut surtout protéger les journalistes, c'est vrai.

On revient en France, en commençant par une bonne nouvelle: la Loi Ciotti sur l'absentéisme scolaire est abrogée. Ouf, c'est fait, ça. Ce qui est terrible, c'est qu'elle a pu être votée, se servir des allocations familiales pour sanctionner les parents...franchement pas très idéologique, comme  raisonnement...mais on peut dire que c'est au moins terminé, il va néanmoins falloir motiver des gosses qui ne suivent plus avec un très grand intérêt les cours du collège ou du lycée...bon courage à Peillon...Quand on sait que lorsqu'un gamin se conduit mal, c'est un soulagement pour des professeurs qu'il soit exclu trois jours de l'établissement...

On reste dans l'éducation nationale avec un fait divers absurde mais tellement incroyable...une directrice d'une école maternelle a laissé des petits enfants seuls devant un film x...qu'elle avait téléchargé par erreur. Une formation pour Internet ne serait pas de trop pour certains enseignants, on dirait...c'est à pleurer de bêtise...c'est pas très normal, ça ou j'ai loupé un morceau...

Ce qui est à pleurer tout court, c'est cette histoire racontée par le Figaro, comme quoi, malgré tout ils ont du cœur...La Fondation Abbé Pierre a aidé une personne à porter plainte contre son propriétaire parisien qui lui louait 1,56m2 habitable à 200 euros... Superbe effet de la crise immobilière...d'autant plus que ce truc avait été géré avant par plusieurs agences immobilières...aie...la conscience professionnelle de certains est tout à leur honneur...Normal tout ça? Vous avez dit normal?

Une autre plainte, pour terminer, contre Air France, qui a reçu l'appui du Parquet. Une militante pour la Paix en Palestine s'est vue imposé un questionnaire pour embarquer là-bas où on lui demandait si elle était juive(!)...Ce qui est anormal, c'est qu'on est surpris en bien par l'appui du Parquet car pour aller en Palestine, c'est surréaliste, pour qui connait, Cyril Marcant vous le dirait sans ambiguïté...

Une journée normale dans une présidence normale, mais est-ce que ce qui se passe en France est encore tout à fait normal? Bonne question...et depuis quand ça dure? Quand même pas depuis notre Président normal...faut pas exagérer non plus...



Pakistan: exemple de légèreté occasionnelle des médias

Je vous ai très souvent parlé du Pakistan, en réponse à des commentaires, ou sur des billets, sans rentrer dans le vif du sujet, car, comme le Mali, il  faudrait une série de billets, et  encore,on n'en ferait pas le tour...


Je lis dans un article de RFI, qu'il vient d'avoir des troubles au Pakistan, rien d'étonnant, car depuis le départ de Musharaf, le pays s'enfonce de plus en plus dans la guerre civile.
Musharaf était soutenu par beaucoup de pays occidentaux, puisqu'il était considéré comme un des pions essentiels de la lutte contre les Talibans et Al Qaeda. Notamment, ses accointances avec les Américains, l'autorisation accordée par le gouvernement à ceux-ci de survoler le Pakistan, d'envoyer des bombes afin de traquer les combattants afghans salafistes, et de laisser passer des troupes au sol pour la même raison, tout ceci a déplu fortement au peuple, ajouté à cela la corruption, les accointances économiques cette fois-ci (voir l'Affaire Karachi), un état de la démocratie au Pakistan proche du néant absolu...
Musharaf parti, rien de tout cela ne s'est réglé. Les USA continuent leurs frappes contre les talibans et les salafistes. Al Qaeda est bien installée au Pakistan, on massacre des chrétiens et des chiites dans l'indifférence générale de nos médias ou des gouvernements, des manifestations pour plus de démocratie éclatent partout...
Tout ce que je dis est vérifiable et découle de faits.

Or, que nous apprend  RFI ? Qu'un imam, qui est qualifié de modéré,  a pris la tête des contestations contre le régime pakistanais.
On se dit, mais c'est très bien, ça...
Or, c'est là qu'il faut commencer à se méfier. C'est là que je fais des recherches sur cet imam modéré Tahir Ul Quadri. Cela ne cadre pas avec ce que je sais du Pakistan.

Que nous apprend-t-on sur le web.
Ce sont nos amis canadiens(lien en dessous) qui ouvrent le bal: très précieux, ces médias francophones. Qadri est brusquement revenu de son exil du Canada pour prendre la tête d'un mouvement d'opposition, il est très proche de l'armée pakistanaise, qui souhaiterait reprendre le   pouvoir, qu'elle a perdu avec la défection de Musharaf...
L'émir est arrivé au Pakistan, avec 4 millions de dollars en poche...

On trouve sur Wikipédia, deux sites, au moins, tout dédiés à sa cause. Le type a l'air d'un ange, un parfait candidat au Prix Nobel de la Paix..
Mais cherchons plus loin...

Allons sur cet article de TV5 Monde (lien en dessous), bien plus critique...Il est contesté très clairement, il apparait comme un agent de l'Occident à la solde des Américains, probablement. N'oublions pas que Karzaï l'afghan vient des USA, qu'il constitue donc un précédent négatif...Il est très clairement contesté, et comme autorité, et comme modéré...

Si on se réfère, avec des pincettes, à l'article d'Alterinfo (lien en dessous), ce n'est pas du tout un modéré. Il se prend pour un messager de Mohamed, il a une mission donc prophétique, ses fidèles se prosternent devant lui...bref, un allumé...bien loin d'un Islam des Lumières...
Je précise qu'il faut aller partout pour trouver des infos, même si je ne partage pas du tout mais pas du tout la teneur de cet article (au cas-où on m'accuserait de propager je ne sais quel salmigondis salafiste). C'est la raison pour laquelle je regarde le web comme un fournisseur de données, et je trie selon mes connaissances, ma logique et mes analyse. Je prend rarement pour argent comptant ce qu'on m'explique et je reconnais volontiers que je peux me tromper quand même.

Donc, modéré, Ul Qadr? pas franchement, il me semble. Mais puis-je affirmer que c'est un islamiste intégriste dangereux? Pas non plus. On est dans un flou total ici.
 Je pense réellement que toute information se devrait d'être vérifiée avant qu'on puisse la traiter correctement.
Légèreté occasionnelle des médias? J'ai un peu l'impression qu'on cède malheureusement aux résumés simplistes, ce qui induit en erreur trop de gens.
Vous voyez bien ici, qu'à la lueur de ces infos, au Pakistan, ce qui s'y passe est franchement de l'ordre du dangereux, de l'instabilité, de plus, la zone est franchement instable, avec la proximité de l'Iran, de la Syrie, des l'Afghanistan et de tous les salafistes djihadistes extrémistes installés, il y a des troubles, des exactions, une population désespérée...et on a droit à des entrefilets dans la presse.

Bon, faut dire, on est occupé au Mali, avec des résumés simples de la situation et d'autres qui laissent entrevoir un très long conflit.

That's life!


http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20130117-pakistan-protestation-anti-gouvernement-zardari?ns_campaign=google_choix_redactions&ns_mchannel=editors_picks&ns_source=google_actualite&ns_linkname=asie-pacifique.20130117-pakistan-protestation-anti-gouvernement-zardari&ns_fee=0
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-Pakistan-politique-elections-religion-islam-Canada.htm?&rub=2&from=back&xml=../doc/newsmlmmd.c09178a0139274ba45f6172d9aa77b23.b1.xml
http://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201301/16/01-4611735-tahir-ul-qadri-limam-torontois-qui-secoue-le-pakistan.php
http://www.alterinfo.net/Dr-Tahir-ul-Qadri-demasque_a43349.html

mercredi 16 janvier 2013

Aujourd'hui c'est un jour spécial

Aujourd'hui, c'est un jour spécial.

Récemment, je me suis beaucoup démenée pour une lecture autre des évènements de l'actualité internationale. Le dernier date d'hier soir, qui a été diffusé ce matin.

Mais aujourd'hui c'est un jour spécial.

Un de ces jours qui te tombent dessus où tu fais 400 kms en déplacements, deux réunions et où tu rentres à 18h30, en étant parti à 8h du matin, où tu ne prends pas le temps de manger parce que tu as un ami à revoir.

Aujourd'hui, c'est aussi un jour où tu fais ton job.

C'est un jour qui a été magnifique, froid mais avec un soleil à tomber. Les entrées d'essuie-glace de la voitures se sont bouchées grâce à la glace. Il a fait moins 13 cette nuit et la prochaine sera au moins à moins 12.

Mais aujourd'hui c'est un jour spécial.

J'ai reçu des messages twitter et sur mon mur facebook. J'ai pas trouvé la nouvelle application mais j'ai bien trouvé vos messages: je vous remercie tous de cela, ainsi de vos jolies photos. Je ne citerai personne, car je ne veux pas en oublier :-)

J'ai dépassé les 1200 abonnés et j'ai donc distribué 1200 bisous à chaque follower, c'est sympa et ça réchauffe l'atmosphère, on peut dire que c'est futile mais cela fait du bien, d'être futile, parfois...

Aujourd'hui, c'est le Martin Luther King's Day, enfin, c'est une des dates qui est choisie pour le célébrer en Amérique, c'est l'anniversaire de Richard Bohringer, tiens un émigré au Sénégal...

Aujourd'hui, c'est aussi un jour spécial parce que je suis passée en coup de vent chez un ami, qui m'avait demandé de passer. Nos chemins s'étaient croisés, on était dans le même domaine professionnel, et puis, j'ai bougé, on s'est perdu de vue. J'ai su qu'il avait divorcé.

Il m'a demandé de passer.
Mon ami est handicapé lourdement, il a toujours voulu être le plus libre possible, mais sa maladie lui fait souffrir le martyr. Elle attaque ses muscles et le paralyse, la douleur le ronge. Il m'a demandé de passer ce jour, un jour spécial.

Il m'a parlé de sa maladie, de ses regrets, des gens qui lui ont fait mal, qui l'ont trahi.
Il m'a parlé de plein de choses, on a discuté de plein de choses, moi la valide, en pleine forme, et lui, cloué par la vie de plus en plus.

Il m'a dit qu'il avait voulu me revoir une dernière fois parce que j'avais été une chouette personne, qui n'avait jamais cherché à lui nuire, il mettait ses affaires et ordre, puis il m'a offert un livre de Stéphane Zweig, pas de dédicace, seulement un livre.

Aujourd'hui, c'est un jour spécial : sa démarche afin d'obtenir un suicide assisté avait abouti. Il est Suisse. Il ne veut pas devenir un légume avec un cerveau sain, se paralyser en souffrant de plus en plus.
Il a choisi de pouvoir mourir quand il voulait.
C'est curieux, c'est à la fois un beau cadeau, qu'une personne amie vous demande de passer quand vous êtes dans le secteur, cela fait longtemps, qu'on ne s'était vu, c'est un message fort d'amitié.
En même temps, cela fait mal.
Mais qu'est-ce qui ferait le plus mal? Qu'on perde un ami ou que l'ami ne puisse même pas maitriser la fin de sa vie? Savoir qu'il ne souffrira pas plus qu'il l'aura décidé me rend la chose plus facile. Reste le caractère brutal de la nouvelle, annoncée calmement avec un sourire las, ce jour-là.
Il me dit mettre sa vie en ordre.

Je suis repartie au travail, il faisait beau, tout était inondé de soleil, de vie.
Aujourd'hui, c'est aussi un jour spécial pour d'autres personnes, aussi.
Et je me suis dit qu'en France, il y a des hommes et des femmes qui ne pourront pas choisir la fin de leur vie. Des hommes et des femmes qui attendent la réalisation de la promesse de François Hollande.
Une prise d'otage a eu lieu en Algérie, premier dégât collatéral d'une guerre qu'on n'a pas voté le 6 mai.
Des personnes du même sexe vont bientôt se marier.
Mon ami a décidé de mettre fin à ses jours dans quelques mois, sereinement.
Je lui ai dit de saluer Dieu de ma part. Il m'a répondu que, s'il le rencontrait, il n'y manquerait pas.

Aujourd'hui, c'est un jour spécial. J'ai un livre qui m'attend.

Bienvenue à Guantanomo, Mali.

Ce texte est long, il est insoutenable. Mais il vient de Human Right Watch. On ne peut donc pas le censurer ni les traiter de menteurs.
Ceci est une enquête qui a été faite, au lendemain du Coup d'Etat au Mali.
Qu'on ne me dise pas qu'on vient faire la police au Mali...
Vous voulez la vérité? La voilà:
C'est ce gouvernement qu'on appuie, au lieu du peuple malien: et là, même si je souhaite qu'on puisse faire disparaitre les intégristes partout, c'est clair, c'est pas comme cela qu'on va y arriver.
Bienvenue à Guantanamo, oups, à Bamako:

Des informations plus détaillées sont fournies ci-après concernant les disparitions forcées, les actes de torture, les détentions arbitraires et les actes d’intimidation à l’égard de journalistes et de fonctionnaires.
  
Détentions arbitraires
Des témoins et des proches de victimes ont déclaré que les forces fidèles au Capitaine Sanogo avaient immédiatement commencé à arrêter les personnes soupçonnées d’être impliquées dans le contre-coup d’État manqué du 30 avril. Au cours des semaines qui ont suivi, elles ont procédé à l’arrestation d’au moins 80 hommes, dont la plupart étaient membres du corps d’élite de parachutistes, les Bérets rouges.

Certes, les personnes qui ont participé à la tentative de contre-coup d’État pourraient légitimement faire l’objet d’arrestations et de poursuites, mais les actes attribués aux forces de sécurité de Sanogo ont été accomplis en dehors de tout cadre légal. Des témoins ont expliqué que les hommes ont été arrêtés sur la scène des attaques, dans des transports publics, chez eux, alors qu’ils se rendaient en voiture au travail, et après avoir été convoqués au camp de Kati ou à un poste de police pour être interrogés à propos de leur implication dans le contre-coup d’État. La plupart auraient été emmenés directement au camp de Kati, mais au moins neuf d’entre eux ont passé plusieurs jours au camp du GMS de la police avant leur transfert à Kati. Beaucoup de détenus ont été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements dans ces deux endroits.

Le 24 juin, après de fortes pressions exercées par les familles des détenus et leurs avocats, par des organisations locales et internationales de défense des droits humains dont Amnesty International, et par le ministre malien de la Justice, les officiers du camp militaire de Kati ont autorisé le transfert de 43 détenus au camp 1 de la gendarmerie, où leurs conditions et leur traitement se sont considérablement améliorés. La loi malienne dispose que les soldats accusés d’une infraction pénale doivent être détenus par la gendarmerie. Depuis lors, bon nombre de ceux qui ont été transférés ont été inculpés d’implication présumée dans le contre-coup d’État.

Tortures et mauvais traitements
Les mauvais traitements systématiques les plus graves visaient de simples soldats et ont eu lieu  durant plusieurs semaines au mois de mai. Des témoins au camp militaire de Kati et au GMS ont expliqué avoir vu des soldats et des policiers traîner par terre des détenus menottés et ligotés, les battre avec des matraques, des bâtons et des crosses de fusil, et leur donner des coups de pied dans le dos, à la tête, dans les côtes, dans les parties génitales et ailleurs. D’autres ont reçu des coups de couteau aux extrémités. Certains détenus ont perdu connaissance des suites des passages à tabac. Les épouses de certains détenus ont signalé que leurs maris leur avaient confié avoir uriné, et dans un cas déféqué, du sang des suites de tortures. D’autres témoins et proches ont indiqué que des hommes avaient eu des côtes cassées et, dans un cas, un bras fracturé. 

Des témoins au camp militaire de Kati ont communiqué qu’ils avaient vu des soldats brûler des détenus avec des cigarettes et des briquets sur le dos, les mains, les bras et les oreilles. Deux témoins ont expliqué que quatre hommes avaient été forcés, sous la menace d’une arme et sous peine d’être tués, de pratiquer la sodomie entre eux, précisant qu’on leur avait mis un tissu dans la bouche avant les abus sexuels afin d’étouffer leurs cris. D’autres détenus ont été soumis à des séances d’asphyxie pendant les interrogatoires, des soldats leur introduisant des chiffons dans la bouche, les enfonçant avec un bâton avant de leur placer un morceau de tissu sur la bouche. Certains détenus ont été enchaînés et menottés pendant des jours ; les proches qui ont pu les voir quelques semaines plus tard ont constaté qu’ils présentaient des cicatrices aux poignets et aux chevilles.

Des témoins ont vu que les détenus étaient enfermés dans de petites pièces sans aération et sans fenêtres. Quelque 40 hommes auraient été incarcérés dans une pièce de 5 mètres sur 5. Le mois de mai est l’un des plus chauds au Mali, et de nombreux détenus n’ont rien reçu à manger ni à boire pendant au moins 72 heures, souffrant de grave déshydratation. Beaucoup ont bu leur propre urine pour survivre.

L’épouse d’un Béret rouge a déclaré à Human Rights Watch : « Mon mari a vraiment souffert… Il m’a dit qu’ils en avaient forcé plusieurs à se déshabiller et ensuite, ils les avaient frappés dans les parties génitales ; ils ont invité des femmes soldats à venir à leur fenêtre pour regarder la scène. Lui et d’autres que j’ai vus avaient des brûlures de cigarettes sur les avant-bras ; il m’a dit que pendant l’interrogatoire, au lieu de jeter le mégot par terre, ils l’écrasaient sur sa peau. Il avait de profondes cicatrices aux poignets et aux chevilles à cause de la façon dont ils l’avaient attaché. Ce n’est que lorsqu’ils sont arrivés à la gendarmerie qu’on les a laissés un peu en paix. »

Souvent, les détenus ont également été soumis à des violences psychologiques. Certains ont été menacés de mort tous les jours. Un témoin a raconté que des soldats avaient montré aux détenus une photo de l’un des présumés conjurés qui avait été tué en détention quelques jours auparavant. Un autre a indiqué qu’il arrivait souvent que les soldats disent aux détenus que deux ou trois d’entre eux allaient être emmenés dehors et exécutés. La police a soumis un groupe de détenus à un simulacre d’exécution au camp du GMS.

Disparitions forcées
Human Rights Watch a interrogé plusieurs témoins qui ont déclaré avoir vu au moins 20 hommes détenus au camp militaire de Kati qui pourraient aujourd’hui avoir été victimes de disparitions forcées.

Des témoins au camp de Kati ont signalé que le 3 mai entre 2 et 3 heures du matin, des soldats avaient emmené les détenus et les avaient fait monter dans un camion de l’armée. Selon un témoin présent à Kati cette nuit-là, « Ils les ont fait sortir, leur ont ligoté les mains et les jambes et bandé les yeux ; depuis lors, on n’en a plus jamais entendu parler et on ne les a plus jamais vus. » Un autre témoin a remis à Human Rights Watch une liste manuscrite de 21 détenus aperçus par un témoin alors qu’ils étaient emmenés hors du camp.

Selon certaines informations non corroborées, les hommes auraient été exécutés et enterrés dans la ville de Diago, à une douzaine de kilomètres de Kati. Human Rights Watch a parlé avec des habitants de Diago qui ont déclaré que plusieurs séries de coups de feu avaient été tirés cette nuit-là ; ils ont néanmoins confié qu’ils étaient trop terrifiés pour fournir des détails plus précis.

Aux termes du droit international, on entend par disparition forcée toute privation de liberté d’une personne par l’État ou des agents de l’État qui refusent de reconnaître cette privation de liberté ou ne fournissent aucune information concernant le sort réservé à la personne ou le lieu où elle se trouve. Parmi les droits que peut violer une disparition forcée figure le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, y compris à une protection contre tout acte de torture ou autres mauvais traitements.

Dix témoins ont dit avoir vu un ou plusieurs des disparus à l’intérieur du camp de Kati ou du GMS au cours des 48 heures précédant leur « disparition ». L’un d’eux était attaché avec des menottes à un camion de l’armée au GMS le 1er mai aux alentours de 5 heures du matin. Un autre témoin a aperçu un soldat de deuxième classe – qui figure sur la liste des disparus – dans une cour à Kati le 1er mai entre 9 et 10 heures du matin. Il a signalé que l’un des yeux du soldat « saignait à cause des coups reçus, comme s’il y avait un trou à la place de son œil. »

Human Rights Watch a appris que le 1er mai entre 10 heures du matin et midi, quelque 24 soldats avaient évacué 19 soldats blessés, dont des Bérets rouges et des soldats fidèles à Sanogo, de l’Hôpital public Gabriel Touré de Bamako, les emmenant dans au moins deux camions de l’armée au camp militaire de Kati. Des témoins ont entendu l’officier de l’armée en charge de l’évacuation dire que les patients allaient être conduits à l’hôpital militaire de Kati. Un 20e soldat grièvement blessé à l’abdomen a été autorisé à rester à Gabriel Touré. Human Rights Watch a reçu des informations non confirmées selon lesquelles lors de leur arrivée au camp militaire de Kati, les soldats fidèles à Sanogo avaient été transférés à l’hôpital militaire de Kati, tandis que les Bérets rouges s’étaient vu refuser tout traitement et avaient été placés en détention. On ignore toujours où ils se trouvent.

Des parents d’hommes victimes de disparitions forcées ont indiqué à Human Rights Watch qu’ils s’étaient rendus dans des hôpitaux, des postes de gendarmerie et de police, à la prison locale et dans plusieurs camps militaires à la recherche de leurs proches. Au moins deux des hommes qui avaient disparu sont apparus à la chaîne de télévision publique le 1er mai ; ils ont été présentés par le journaliste chargé de l’interview comme étant des détenus associés au contre-coup d’État.

Une parente a confié à Human Rights Watch, « Quand nous l’avons vu à la télévision, j’ai bondi et crié, ‘C’est mon fils ! Mon fils est vivant !’ Depuis lors, nous l’avons cherché partout, mais il n’y a aucune trace de lui. Expliquez-moi comment il peut passer à la télévision nationale un jour et tout simplement disparaître le lendemain ? »

La mère d’un autre disparu a expliqué : « J’appelle mon fils sur son téléphone mais il ne répond pas. Je suis allée partout et j’ai regardé sur toutes les listes – la liste des blessés, la liste des morts, la liste des détenus, mais le nom de mon fils n’est pas là. Pourtant, j’ai l’espoir que je le reverrai. L’espoir, c’est tout ce qui me reste. »

Des proches de Bérets rouges vivant dans le camp des Bérets rouges de Djikoroni se sont plaints de harcèlement, de menaces à caractère sexuel et d’actes d’intimidation de la part des soldats fidèles au Capitaine Sanogo qui gardent aujourd’hui le camp. L’épouse d’un Béret rouge encore détenu pour ses liens présumés avec le contre-coup d’État a déclaré : « Lorsqu’on entre et qu’on sort du camp, ils disent des trucs du genre, ‘Nous avons chassé vos maris. Si on veut, on peut avoir des relations sexuelles avec vous n’importe quand’ et aux filles, ils disent des trucs du genre, ‘Votre famille n’est rien… Maintenant, c’est nous qui commandons ici.’ »

Intimidation de journalistes et de fonctionnaires
Des membres des forces de sécurité de l’État ont cherché à interdire la publication d’informations relatives aux exactions commises dans la foulée du contre-coup d’État manqué. Ils ont convoqué pour interrogatoire ou visité les bureaux d’au moins cinq journalistes et deux fonctionnaires qui enquêtaient sur le coup d’État, le traitement des détenus, les disparitions forcées ou l’existence d’un charnier. Bien que les journalistes et les fonctionnaires n’aient pas été victimes d’agression physique lors de leur interrogatoire, ils ont signalé avoir été soumis à des pressions pour révéler leurs sources, abandonner leurs enquêtes et renoncer à publier des informations sur les événements ou à en parler. Plusieurs pensent que leurs conversations téléphoniques étaient souvent interceptées par les forces de sécurité de l’État. L’intimidation de journalistes semble s’inscrire dans une campagne de répression plus large à l’encontre de la presse malienne, campagne qui a débuté dans la foulée du coup d’État du 22 mars et s’est intensifiée depuis lors.

En juillet, deux journalistes ont été enlevés par des hommes armés et masqués qui conduisaient des pick-up sans plaques d’immatriculation. Ils ont été violemment passés à tabac et déchargés à la périphérie de Bamako après avoir été avertis qu’ils devaient cesser de critiquer l’armée. Le 2 juillet, Abrahamane Kéïta rédacteur du journal LAurore, a été embarqué de force dans un véhicule 4x4 par des hommes armés habillés en civils, emmené dans un lieu isolé près de l’aéroport et roué de coups par des hommes qui ne cessaient de fustiger les journalistes maliens. Le 13 juillet, un journaliste malien respecté, directeur de publication de L’Indépendant, Saouti Labass Haidara,a été enlevé par huit hommes lourdement armés habillés en civils.

Depuis son lit d’hôpital, il a déclaré à Human Rights Watch, « Ils ont tiré en l’air au moment où ils m’ont fait monter dans leur voiture… Après avoir vu les lumières de la capitale commencer à s’estomper, ils se sont rangés sur le côté, m’ont jeté à terre, m’ont donné des coups de pied et ont continué à me rouer de coups. Ils appelaient toujours celui qui les commandait ‘capitaine’ et ont dit à plusieurs reprises, ‘C’est vous les journalistes qui nous embêtez’. Ils ont menacé de me tuer si je portais plainte contre eux et m’ont dit que de toute façon, il ne leur arriverait rien. »

Haidara souffrait d’une fracture au bras et de multiples contusions. Le ministre de la Justice a promis l’ouverture d’une enquête sur cet incident.

Un journaliste a signalé à Human Rights Watch, « M. Haidara est l’un des journalistes les plus respectés du Mali et il est comme le doyen de la presse malienne. C’est le mentor de 10 rédacteurs de journaux moins importants. En attaquant M. Haidara, ils cherchent à nous envoyer un message à tous. »


Sources ICI

mardi 15 janvier 2013

Les sans-papiers, la guerre et notre vision du droit des autres

Hugo était orientaliste, Théophile Gautier était orientaliste, André Gide était anti-colonialiste, Malraux avait dénoncé les exactions des coloniaux en Chine, Camus et Sartres se sont battus contre la guerre d'Algérie, Boris Vian et Mouloudji ont chanté le Déserteur...

Qu'on me traite d'islamophile, je ne suis pas va-t-en-guerre, on a traité mes grands-parents de traitres à la Nation en 1940, ils ont payé le prix de 5 ans de camps militaires où on nourrissait les soldats russes en leur déversant des ordures sur une cage où ils étaient exposés au vu et au sus de tous. Je sais d'où je viens et où sont mes idéaux. Et quand bien même? Islamophile, s'il faut trainer cette étiquette, pour contrebalancer les islamophobes, je le suis. Mais je suis aussi cathophile, judéophile, j'aime les bouddhistes, j'aime en fait la liberté de penser, la vraie, celle qui fait qu'on ne s'arrête pas à la surface des choses et qu'on ne parle pas quand on ne connait pas assez un sujet.

Je respecte ceux qui veulent soutenir l'intervention militaire au Mali, certes. C'est leur choix. Mais qu'on ne me dise pas que c'est pour le bien des Maliens, fondamentalement, c'est pour soutenir, dans un élan patriotique, en se disant que si cela peut porter un coup fatal aux radicaux salafistes- intégristes de l'horreur, dans lesquels je ne reconnais ni la religion musulmane ni une légitimité- tout comme je ne reconnais pas à un Lieberman de représenter le judaïsme- c'est pour soutenir la politique extérieure de la France aussi. A ceux-là, j'ai dit : il est possible que vous vous trompiez.

J'ai expliqué, avec des documents, en laissant les personnes libres d'y trouver leur vérité, pourquoi j'argumentais ainsi. Je n'ai rien caché, j'ai exposé les violences qui ont été constatées croissantes depuis la prise de pouvoir de la junte militaire au Mali. Le HCR, Amnesty International, la Cimade, l'International Coalition for the Responsability to Protect, Human Rights Watch  ont tous fait la même constatation...Sans doute aurais-je du dire plus, argumenter plus. J'ai pourtant l'impression qu'il n'est pas plus sourd que celui qui ne veut entendre.

Toutes les organisations s'accordent à dire que les violences se sont aggravées à ce moment-là: le coup d'état.

Que ce soit des djihadistes ou du gouvernement, les seules victimes dans l'affaire sont tous les maliens, de toutes ethnies.

Au Nord du Mali, il y a des Touaregs, c'est leur territoire depuis des centaines d'années. Mais y vivaient en paix avant le"bon vieux temps des colonies" des Touaregs à la peau claire, d'autres à la peau plus foncée, des Songaï, des Fons, des Maures, des Peuls aussi.
Oui, pourquoi est-ce important?
Parce qu'ils ont droits tous à leur dignité, à leur humanité.
 Parce que ces populations ont tous soufferts, et les Touaregs, et les Maures en particulier, des exactions d'autres Maliens, d'ailleurs pour la plupart musulmans aussi. Je me fiche complétement de l'origine de ces tortionnaires. Tout le monde s'accorde à dire qu'Ansar-Dine et le MUJAO ont chassé le MNLA (autonomistes touaregs) à la suite du coup d'état ( cela s'est fait le 12 juillet 2012).

Un des problèmes récurrents est la confusion entre le MNLA et les mouvances djihadistes, qui fait qu'on retrouve des exactions faites par les intégristes qui se retrouvent débitées sur le compte du MNLA.
Et on a beau dire que ces gens-là, qui veulent l'autonomie de la République laïque de l'Azawad (un territoire qui existe vraiment mais bon un Africain peut très bien douter de la réalité des Ardennes ou un français du Chablais), pourtant, ne sont pas les fous du MUJAO, rien à faire, on se heurte à des murs...


Pour toutes les exactions du gouvernement Malien, allez donc voir sur ce site: ce sont de dangereux islamophiles, c'est Human Right Watch....
le lien est ici: http://www.hrw.org/fr/news/2012/07/25/mali-les-forces-de-s-curit-ont-fait-dispara-tre-20-personnes-et-en-ont-tortur-d-autr


Autre chose : on adore les Maliens, mais pas quand ils sont sans-papiers, en France. Là, ce n'est pas pareil. Nos autorités si promptes à venir les défendre en Afrique les entassent dans des prisons ghettos à ciel ouvert depuis des années. Oh, bien sûr, il y a eu des changements...de petits changements...
Mais cela reste, et dans ma mémoire et dans celles d'autres.
C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas traité ce sujet en juillet, que je n'ai pas fait de commentaires, gardant le tout pour moi.
Vous la voulez, la vérité? La voilà : j'ai honte de voir ces images de sans-papiers, qui sont classés selon les pays sûrs ou non, qu'on met dans des camps, en violation avec les droits de l'homme, qu'on traite de tous les maux, en en faisant nos boucs-émissaires, dans les discours bien nationalistes:
Voilà ce qui est montré sur la Toile en ce moment, des forces de l'ordre qui maltraitent des sans-papiers maliens, africains, ou autres...
Et comment dois-je réagir?

Il est vrai que je ne suis pas née Africaine, je ne suis pas née Asiatique mais je suis née humaine. Profondément humaine, sans distinction de race ou de religion, et que, si j'aime autant l'Afrique, cela me regarde, mais cela ne fait encore plus que me remplir de dégout lorsque je vois qu'ici, on les déshumanise alors qu'ils demandent juste notre aide.
Qu'on ne me dise pas, s'il vous plait comment je dois penser ou aimer, ce que je dois dire ou écrire. Qu'on en me qualifie pas de tel ou tel nom. Je sais qui je suis. Qu'on ne veuille pas me convaincre, cela me renforce dans mes convictions, qui sont, je le répète basées sur des faits et mon analyse. Qu'on ne me dise pas qui je dois aimer ou détester, qui je dois fréquenter ou non, je n'ose pas le faire pour les autres.
Mais quand on aura, dans notre pays, vraiment, rétabli un état basé sur des principes humains, surtout pour les étrangers, peut-être là, je croirais dans la sincérité des jugements de notre pays  sur les pays étrangers.

Avant l'intervention en Afghanistan, les talibans avaient détruits des statues de Bouddha. J'entends encore certains pousser des grands cris. Personne ne pensait alors à dénoncer les femmes voilées, cloitrées, torturées par les intégristes. Non, c'était les Bouddhas, l'important. Des morceaux de pierre face à des femmes rabaissées, emmurées socialement, ça, c'était important.
Ensuite, on a commencé à en parler timidement. Puis, il y a eu le 11 septembre et l'assaut de la coalition. Cela paraissait juste, comme intervention. On a trouvé des alliés du coin.
Puis un gouvernement a été mis en place, il est corrompu, il laisse faire. Hamid Karzaï, ce grand démocrate, est arrivé des USA, sa femme est maintenant cloitrée, soumise au voile intégral et interdite de travail. Obama cherche désespérément à négocier avec les talibans pour pouvoir partir.

Pourquoi je n'ai pas parlé des mausolées de Tombouctou? Parce que ce sont des morceaux de pierre amassés sur des morts. Parce que c'est pour moi dérisoire face à la souffrance d'un seul gosse.
Parce que je n'en ai rien à faire des mausolées, ils ne valent pas le 1/4 d'une vie humaine. Parce que je connaissais la situation au Mali.
 Voilà plusieurs fois que je vous parle de cela et un billet n'a pas suffi. Parce que les exactions viennent de partout et tuent des femmes et enfants, en déplacent d'autres par milliers depuis des dizaines d'années...
Parce qu'en Somalie, des enfants meurent. En Éthiopie aussi. Au Soudan. Au Nigeria, des fous incendient des églises. Au Tchad, la misère est là.  Au Congo, l'instabilité est reine. En Centrafrique, c'est pareil. En Mauritanie aussi. Et je pourrais aussi parler du Zimbabwe...Je pourrais égrener presque chaque pays de l'Afrique ainsi. Chrétien, musulman, intégriste, je m'en fiche. Un criminel n'a pas de religion. Les gouvernements sont corrompus, pour la plupart.
Pourtant, ces gens sont dignes, vivent, le Continent est en expansion économique. Certains pays veulent trouver leur voie vers une révolution, d'autres arrivent à échapper à tout ceci .
Mais certains cherchent juste une vie un peu meilleure et essaient de gagner notre pays.

Et on les traite ici de sans-papiers, de parasites, on les enferme, on les expulse...

Drôle de vision des autres, non?

liens:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Immigration_ill%C3%A9gale_en_France#Mali
http://www.responsibilitytoprotect.org/index.php/component/content/article/129-africa/4106-crisis-alert-in-mali-populations-in-north-at-risk-of-human-rights-violations
http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Personnes-deracinees/Droit-dasile/Actualites/Le-Mali-doit-etre-retire-de-la-liste-des-pays-d-origine-surs-5099
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121120.OBS9974/51-385-sans-papiers-enfermes-en-centre-de-retention-en-2011.html
http://www.rue89.com/2008/08/19/immigration-quelle-vie-apres-le-charter-paris-bamako
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89trangers_en_situation_irr%C3%A9guli%C3%A8re

« Le concept de clandestinité a des connotations qui vont bien au-delà du simple fait de signaler le statut d'un migrant. Notamment à partir des attentats du 11 septembre 2001, les gouvernements européens font un amalgame explicite entre criminalité, voire terrorisme, et migrations irrégulières. Le terme clandestin serait plutôt approprié pour se référer exclusivement à la façon d'entrer dans un pays, c’est-à-dire aux personnes qui franchissent la frontière de façon illégale ou clandestine, ce qui est le cas pour une partie seulement des Sans-Papiers. Il est de toute façon abusif de parler de clandestins lorsque, par exemple, ces migrants irréguliers paient des impôts ou des cotisations sociales ou quand leurs enfants fréquentent les écoles. Mais il est évident que ces personnes sont très souvent obligées d'adopter des comportements de « clandestin », de se cacher ou se confondre parmi les autres, etc. »

Marcello Valli, Lausanne , 2003

Photos de centres de rétention, en France:










Mali: un pays déchiré

Certains ont cru ou voulu croire que je désapprouvais toute intervention au Mali.
Il n'en est rien.
Je désapprouve l'action militaire telle qu'elle a été prise, car elle me semble être hasardeuse.

On est d'ailleurs passé d'une action qui devait être rapide à une guerre de quelques semaines.
Il aurait fallu, dès le coup d'état qui a amené la junte militaire au pouvoir, pousser à des élections rapides, avec des observateurs internationaux et africains: cela aurait pu être aisé...une guerre, cela coûte toujours plus cher que financer des élections libres.
 Comment y arriver? Quand on veut, on peut. Ensuite, il aurait fallu faire en sorte que toutes les factions de ce pays négocient pour l'intérêt du pays, c'était facile, il y avait un ennemi commun: les intégristes islamistes qui veulent imposer une charia issue de la plus moyenâgeuse branche du wahhabisme

Oh, je parle sans doute chinois pour beaucoup d'entre vous.
Le wahhabisme, c'est une doctrine issue d'Arabie Saoudite, attachée à la famille d'Al Saoud, le clan au pouvoir dans ce pays depuis un siècle environ, en effet, Abdul Wahhab, ou Mohamed Bin-Abd-Al-Wahhad fut protégé par la famille Al Saoud, son discours orthodoxe et intransigeant de l'Islam, faisant de tout le territoire de l'Arabie dite maintenant saoudite, une terre sacrée, avec des rites stricts sensés moraliser la population, ce qui arrangeait Mohamed Al Saoud, afin d'étendre sa mainmise dessus.
Le wahhabisme tel qu'il est imposé en Arabie saoudite est donc un sunnisme très orthodoxe, datant du 18ème siècle, qui peut être considéré comme une doctrine minoritaire, puisqu'elle ne concerne que les séoudiens et une partie des émiratis. Le rôle de la femme y est minimisé, les rites liturgiques mis en valeur, une surveillance incessante d'une police religieuse qui observe et juge tous les comportements en public rendent cette doctrine très rigide.
Cela, c'est le wahhabisme orthodoxe.
 Le wahhabisme prêché par les mouvances proches des talibans et d'Al Qaeda est bien pire. Le wahhabisme tel que le pratiquent les mouvances installées au Sahel, proches d'AQMI, tels Ansar-Dine et  le MUJAO ,  font passer l'orthodoxe wahhabisme pour tolérant et ouvert! On y mélange des notions culturelles, on remet des châtiments corporels qui mutilent à l'honneur, on préfère tuer un musulman, s'il n'est pas d'accord, pour en faire un martyr et lui permettre d'aller au paradis (ce n'est pas une blague...)...

Que certains aient pu penser que je soutienne ce genre de personnages, parce que j'ai des réticences et des craintes sur l'intervention militaire au Mali...cela me dépasse complètement...
Que je doive me justifier à chaque fois sur mon dégoût réel des extrémistes de tout bord, je commence à en avoir ras-le-bol...Je ne cache pas mon racisme derrière une islamophobie politiquement correcte.
Mais je tempère cette impression, parce que je pense que les esprits s'échauffent vite.
Le patriotisme sort très souvent au début d'une guerre. On a un phénomène de repli sur la nation, que l'on soit socialiste ou autre. Ensuite, enfin , j'espère, on se pose et on réfléchit.

Le Mali est déchiré: quelques années avant, les Maliens avaient été heurtés par la guerre en Libye, soutenaient Khadafi majoritairement considéré comme un héros et certains craignaient même un sentiment antifrançais poussant les gens de Bamako à commettre des attentats contre les intérêts français...
On veut nous faire croire que les maliens ont oublié tout. Non, ils sont coincés entre le marteau et l'enclume, la peste et le choléra.
Là-bas, l'union nationale se fait contre les intégristes islamistes et on garde ses réserves pour soi au mieux, de toute façon, le pouvoir en place ne tolère pas l'opposition. Tous les journaux traduisent le même discours officiel, on salit tous les opposants, on met en valeur les qualités des dirigeants: on dirait un bon vieux discours stalinien ou chilien du temps de Pinochet . L'état d'urgence a été décrété. on n'hésite pas à parler de putsch, évité grâce à l'intervention française rapide. On ne s'en cache pas, d'ailleurs. De toute manière, on est mis devant le fait accompli et faute de mieux, on soutient le gouvernement, en espérant qu'une transition démocratique sera insufflée, peut-être par la France au meilleur des cas, si la guerre se fait rapidement.
Les militaires, qui sont en charge de la sécurité, ont reçu du matériel français. Ensuite, ce qu'ils vont en faire...espérons qu'ils ne s'en serviront pas contre la population, c'est en tout cas mon souhait.

Qu'est-ce qui va empêcher les maliens de tenter de renverser un pouvoir militaire, si rien n'avance vite...

Pourtant, des signes encourageants arrivent dans cette situation de déchirement et de chaos: certains demandent le retour des Bérets Rouges, des membres de l'ancienne garde présidentielle renversée par le putsch. Ceux-ci demandent le droit de combattre au Président  (URL supprimée dans les médias maliens...) pour l'union nationale. Le MNLA propose son appui au sol.
En faisant des recherches, j'ai même trouvé qu'Ansar-Dine voulait renoncer à la charia et à toute prétention en décembre, lors des négociations avec le Burkina Faso*. Sans doute la situation n'est peut-être pas exempte d'une issue positive...mais la marge de manœuvre est très très étroite.

On dit souvent : la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux militaires. La guerre, ce n'est pas rien. Très peu de nouvelles filtrent du terrain, peu d'images, le conflit n'est pas théâtralisé, il est comme mis sous clé. On ne nous dit pas grand chose.
Villepin a d'ailleurs très bien résumé les dangers de tout ceci dans une déclaration très claire.
Le fond du problème est de lutter contre le terrorisme djihadiste des mouvances du wahhabisme extrême. Tous les démocrates en sont conscients, de quelle origine que ce soit... Or, celui-ci est toujours-là, malgré les interventions en Afghanistan, en Irak, il s'est installé en Libye, règne en Somalie etc...

La solution ne peut venir que d'une réelle coordination internationale, et je pense d'une réforme profonde de l'ONU. Supprimer le droit de veto, condamner toutes les exactions, où qu'elles se trouvent, créer une réelle force d'interposition pour geler tous les conflits. Cela suppose de dépasser les alliances régionales mesquines et de donner la parole à tout peuple opprimé, de donner aussi la parole à toute personne, tout pays qui encourage le dialogue, pas d'enregistrer après coup une intervention, qui a obtenu un soutien moral de sa part et des pays européens. La France est aussi fragilisée par ce biais-là : on est d'accord mais on ne veut pas se mouiller...Ce n'est pas ce qu'on appelle un soutien franc et massif.
Si l'ONU fonctionnait réellement, quelle opportunité pour la paix...car la guerre n'est, qu'on la prenne comme on veut, qu'on la justifie ou non, qu'une impossibilité d'établir une paix durable...un aveu d'impuissance.

*Dernière nouvelle: Ansar Dine vient de faire un communiqué . toute velléité de négociation et de paix ont disparu, dans une escalade meurtrière, se donnant le droit de défaire la France comme leurs" frères" d'Afghanistan," du grand, du bon discours" de terroriste comme on ne les aime pas... Le plan Vigipirate est renforcé. Tout va bien, braves gens...

lundi 14 janvier 2013

De mauvais divertissements du 14 janvier 2013

On va commencer par le sujet qui fâche. Je regarde mon fil sur Twitter et je tombe sur l'info suivante:
Hollande répond à Bardot, qui avait écrit, avec fort renfort de publicité, qu'elle partirait en Russie en demandant la nationalité russe, si on ne sauvait pas de l'euthanasie deux pauvres éléphantes venues du Cirque Pinder, vieillies avant l'heure, sans doute malades  de la tuberculose, que les responsables lyonnais voulaient endormir de leur belle mort des bêtes qui avaient déjà assez souffert d'une vie en captivité.
C'est toujours un truc qui me hérisse : les animaux dans les cirques! c'est barbare, inutile et franchement, on arrive dans des situations terribles...sous couvert de sauver des animaux qui n'auraient jamais du être là, Bardot nous fait un caca nerveux risible...
Hamon avait répondu qu'elle devrait épouser Depardieu, c'était bien envoyé, on n'aurait pas de problèmes plus sérieux-là ? On est en guerre, en plus, il paraitrait...je ne parle pas de la précarité qui s'installe partout, chez nous...


Et bien, faut croire que non: Hollande répond à Bardot en demandant à Le Foll une série d'examens sur ces bêtes...
Dans un pays où on a inscrit la corrida, sport barbare et cruel, qui ne sert à rien, au patrimoine culturel de la nation, on va sanctuariser les éléphants de cirque, maintenant? Certaines mauvaises langues vont penser que Hollande a cru qu'on parlait de l'état de santé des Éléphants du PS...Tout va bien, donc, il était urgent de répondre à Bardot au lieu de l'envoyer paître en lui disant de s'occuper d'autre chose, je ne sais pas moi, de l'interdiction de la chasse, pas demander à seulement  ficher les chasseurs à la porte de l'école, les interdire,  ou de la corrida...Nan! fallait lui répondre.

Un conseil: si vous avez de gros soucis de précarité, déguisez-vous en éléphant, allez voir Bardot, qu'elle écrive à Hollande et sans doute on vous trouvera des logements vacants et un travail décent...Ah, non?

Là, franchement, je commence à douter sérieusement...
J'espère que ceci n'est qu'une rumeur, un poisson d'avril anticipé, un  mauvais divertissement, un truc quoi. Que je me réveille!
Tout va bien, il n'y a pas de chômage, pas de précarité, pas de pauvres, donc on a le temps de répondre à une vieille artiste aigrie, qui vote au FN,  qui préfère les chiens aux enfants (?) qu'on va dépenser de l'argent pour faire une contre-expertise afin de savoir si on euthanasie ou pas de pauvres éléphantes meurtries depuis des années par la captivité dans un cirque...
Tout va bien, donc...

Voilà exactement le problème de ces deux éléphantes: en contact avec une malade de la tuberculose, elles font peser un risque énorme sur les soignants et les visiteurs, en plus des autres animaux:

"Ce mois d’août 2012, une troisième éléphante est morte de vieillesse, et des prélèvements effectués ont confirmé qu’elle était atteinte de tuberculose, alors même que la maladie était dormante. S’agissant de Baby et Népal, les analayses vétérinaires se sont poursuivies, la cohabitation pendant des années avec une éléphante porteuse de la tuberculose renforçant l’idée d'une contamination.
Ce début décembre, la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) du Rhône a préconisé l’euthanasie des éléphantes. Un arrêté de la préfecture du Rhône a ordonné la mise à mort avant le 20 décembre 2012, justifiant sa décision par les «risques graves que l'infection dépistée font peser sur la santé des personnes évoluant dans l'environnement proche des animaux ». D’un côté, un  diagnostic probable et un traitement possible mais coûteux ; de l’autre, le risque pour la santé publique et la difficulté à mettre en œuvre le traitement."




Au chapitre de l'absurde, on nous apprend que la Maison Blanche a été sollicitée pour construire la fameuse Etoile Noire par une pétition et que Barak Obama a fait une réponse officielle: il n'a pas demandé une expertise, non, c'est par le biais d'un secrétaire d'Etat, qu'on a répondu que cela coûterait trop cher, et qu'on ne voyait pas l'intérêt de détruire une planète avec un rayon...voir la suite ici, c'est savoureux...
Entre nous, c'est tout simplement impossible à réaliser...
On suggère aux pétitionnaires de demander à François Hollande, il trouvera bien un  ministre qui n'a rien à faire, afin de réaliser une expertise...oups...pas gentil, ça...

Mais pourquoi il n'a pas demandé à Benoit Hamon de répondre officiellement à Bardot?

Suis désabusée moi... Si ça continue, je vais finir par aller voter Mélenchon...Je n'arrive pas à croire ce que je vais écrire, là, mais Ségolène, reviens! Si tu reviens, j'annule tout! Même Villepin, je veux bien, au point de désastre politique dans lequel marine (non, pas elle, quand même!) mon humeur...

Pardon d'avance à mes amis des leftblogs, mais je ne pouvais pas ne pas souligner l'absurdité du truc..avec une point d'humour, faut pas déconner....

Des massacres au Mali et au Niger

Je vous mets ici des extraits d'articles publiés sur le sujet : la question Touareg, au Mali et au Niger.
Il est normal d'expliquer exactement pourquoi la zone Nord du Mali veut son indépendance, que, dans les Touaregs, il n'y a pas que des barbus, le couteau entre les dents, des intégristes fous mais bien plus des hommes et des femmes qui luttent pour la reconnaissance de leur culture et de leur droit de vivre en paix:
Les extraits qui suivent ne sont pas exhaustifs, ni exempts de petites erreurs dans leurs analyses mais  les faits indiqués sont avérés.

"Depuis le morcellement de leur espace traditionnel, les Touaregs ont été marginalisés et opprimés dans la plupart des pays où ils se sont retrouvés. Traités comme des citoyens de seconde zone, ils ont fini par prendre les armes pour attirer l'attention de la communauté internationale sur leur sort. Cette résistance armée a servi de prétexte aux états malien et nigérien pour se livrer à des massacres massifs de populations civiles. Certaines sources estiment à plus de dix mille le nombre de civils touaregs tués par les armées de ces deux pays entre 1990 et 1996.

Très tôt cette question a été contrôlée par la France et l'Algérie qui craignaient un "embrasement" de la région et surtout l'internationalisation du problème. Les accords de paix censés mettre fin à ce conflit, ont été largement inspirés par ces deux pays. Ces accords prévoient un statut particulier pour les régions touarègues du Nord du Niger et du Mali. Une autonomie qui permettrait aux Touaregs de "se sentir enfin chez eux dans leur espace traditionnel".

La pacification en cours dans le Nord du Mali et du Niger a également pour seul objectif l'enterrement pur et simple de ce dossier. Depuis les premiers massacres de civils touaregs par l'armée nigérienne, force est de constater que le peuple touareg demeure terriblement seul face à l'injustice. Oublié par le droit international, ignoré par une communauté internationale aux attentions trop sélectives, il ne lui reste plus qu'à choisir entre une résignation qui lui serait fatale, et la poursuite d'un combat que beaucoup, par opportunisme ou par "réalisme", estiment suicidaire. Les grandes organisations de défense des droits de l'homme restent également silencieuses sur ce problème ; ce qui pose d'ailleurs la question de leur indépendance vis-à-vis des impératifs politiques de certains États.
Ce silence scandaleux de la communauté internationale trouve son explication en partie dans les carences du mouvement touareg lui-même, qui est encore incapable de s'affirmer et de faire entendre sa voix. Les différents pacificateurs, ayant compris cette faiblesse, ont vite fait d'étouffer la question, éloignant ainsi les perspectives de son internationalisation ; et par-là même l'idée d'une commission d'enquête internationale, seule capable de déterminer les responsabilités nationales et internationales dans ces massacres."
 source ici

"Une matinée du mois de mai 1991, des groupes de Touareg sont arrêtés puis exécutés publiquement sur ordre d'un responsable militaire à Tombouctou au Mali. Les familles des victimes sont retenues en otage par l'armée pendant plus d’une année entière. Ce massacre de Tombouctou fut l'un des événements meurtriers qui a le plus marqué les Touareg, alors que la résistance et la lutte pour obtenir la reconnaissance de leur dignité et de leurs droits remontaient déjà à plusieurs années."

sources: ici

Au Mali, les gouvernements passent, pas l'armée, comme dans beaucoup de régimes politiques, celle-ci tend toujours vers une prise de pouvoir.

"L’Etat du Mali cherche à anéantir les Touaregs du Nord du Mali, à les décimer, à les transférer dans les villes du sud près de Bamako tout en les forçant à les sédentariser, afin de les acculturer et les engloutir dans l’africanisme sub-saharien sous la domination des noirs racistes…"
"En prenant son indépendance en septembre 1960, le Mali était décidé d’exterminer les Touaregs du nord du Mali en leur livrant en permanence des guerres.Aussi bien en 1963 que durant les années 70, les années 80 et les années 90, les soldats du Mali massacraient les Touaregs en les brûlant vivants. Les soldats du Mali  s’accaparaient les femmes des Touaregs, les transportaient dans leurs hélicoptères pour les violer et les tuer..Depuis 1960 et jusqu’à nos jours, le peuple Touareg subit le génocide des soldats noirs du Mali et du Niger.Combien d’enfants, de femmes et des personnes âgées touaregs se sont réfugiés sur les frontières de la Mauritanie et de l’Algérie fuyant le massacre des militaires maliens noirs sub-sahariens… Des accords et des pactes ont été conclus dans le passé par la médiation de l’Algérie entre les Touaregs et l’Etat du Mali mais ces accords n’ont pas été respectés par l’Etat du Mali qui préfère exterminer les Touaregs…
Dans l’ensemble, le noir sub-saharien de l’Afrique extermine le Touareg qu’il considère comme un Arabe, d’autant plus que les noirs sub-sahariens n’aiment pas les Arabes et ne veulent pas entendre parler d’Arabe mais plutôt des africains non arabes… C’est l’acculturation du Touareg et de l’Arabe par l’africanisme sub-saharien des noirs racistes."

"Le groupe ANSAR DINE dirigé par Iyad Ag GHALI et Omar HAMAHA a été monté en toutes pièces par les autorités de l’Etat du Mali pour s’opposer à l’indépendance du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) en prétextant vouloir l’établissement d’une république malienne islamique et non vouloir l’indépendance de l’Azawad des Touaregs. Le dirigeant du groupe islamiste ANSAR DINE Iyad Ag GHALI qui occupe la ville de Tombouctou, y  hissant le drapeau salafiste s’oppose à  l’indépendance des Touaregs du  MNLA dans le territoire proclamé Azawad mais proclame l’établissement de la Charia dans l’Etat du Mali. Cette opposition d’Ansar Dine à l’indépendance proclamée du MNLA dans le territoire de l’Azawad arrange l’Etat du Mali qui est un Etat majoritairement noir sub-saharien. D’ailleurs les dirigeants d’ANSAR DINE sont des anciens alliés de l’Etat du Mali ainsi que des membres de l’AQMI. De même, l’AQMI qui est une organisation islamique terroriste s’est établie dans le nord du Mali sur le territoire des Touaregs depuis environ cinq années et a reçu la complicité de l’Etat du Mali qui s’est abstenu de lui livrer la guerre tout en lui facilitant cet établissement…. "

source ici. Pour l'accusation de racisme, je pense qu'elle est à nuancer franchement, mais c'est une opinion, tout comme l'analyse de manipulation du gouvernement malien par rapport à Ansar-Din, mais c'est à prendre en compte dans une réflexion, je pense, afin de peser le pour et le contre.

Ici, on vous donne le chiffre des réfugiés Touaregs en Afrique, ayant fui le conflit :

"Ce conflit a poussé plusieurs centaines de milliers de Touaregs et Maures à fuir les massacres et se réfugier dans les pays voisins. C'est ainsi qu'on a dénombré jusqu'à 100 000 réfugiés en Mauritanie, plus de 100 000 en Algérie et environ 50 000 au Burkina-Faso. A ces chiffres, il faut ajouter des dizaines de milliers d'autres qui n'ont jamais pu se faire enregistrer parce que ne répondant par aux critères restrictifs du HCR (Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés).

Ces réfugiés se heurtent dans certains pays d'accueil au refus des autorités à leur reconnaître le statut de réfugiés, ce qui leur donnerait une protection juridique et un certain nombre de droits liés à cette reconnaissance. Ces populations sont donc pudiquement appelées "populations déplacées" expression utilisée généralement pour désigner des populations déplacées dans leur propres pays."


Il est bien trop facile, alors d'amalgamer les Touaregs qui ont pris les armes afin de se défendre contre les massacres,  les déportations, les privations de biens et de droits , à des terroristes que l'on doit chasser.

Le MNLA n'a rien à voir avec Ansar-Dine ni les groupes intégristes wahhabites venant de Libye, armés par l'OTAN, qui ont aidé à chasser Khadafi, et qui maintenant se promènent sur tout le Sahel, portant effectivement le germe d'une déstabilisation de toute la région : Niger, Nigéria, Sénégal,  Soudan, Somalie etc...
 


 le MNLA:

Tellement "terroriste" qu'il a demandé au gouvernement Malien qui l'opprime depuis des années de respecter le territoire du Nord, afin de ne pas faire de victimes civiles innocentes, et à même proposé son appui contre les intégristes, en expliquant que ses membres ont toujours respecté leurs engagements:

Communiqué de presse numéro 46:


Le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) attire l'attention de la communauté internationale que l'intervention armée étrangère contre les groupes terroristes ne doit pas permettre à l'armée malienne de franchir la ligne de démarcation entre l'Azawad et le Mali avant le règlement politique du conflit qui nous oppose. C'est dans ce cadre que le MNLA s'impliquera pour le succès des opérations de lutte contre le terrorisme et cela minimisera les risques des victimes civiles innocentes. Nous demandons à ce que la population civile de l'Azawad ne soit victime de l'intervention armée et qu'il n'y ait pas d'amalgame entre elle et les terroristes.

Nous rappelons que le MNLA a toujours respecté ses engagements notamment la cessation des hostilités entre le MNLA et l'armée malienne et reste disponible aux négociations.

 sources ici
Vous savez ce qui me fait le plus suer? C'est que c'est moi, petite blogueuse, qui soit obligée de diffuser en France ce genre d'infos, suite à des recherches et à une certaine connaissance du Monde réel . Oh, sans doute, grâce à cela, des journalistes un peu plus futés iront vous dire dans les médias, à grande audience,  la même chose que ce qui a déjà été expliqué ici ...
 

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Citoyen Reporter

Palestine Libre Nouvelles

Rappel de la loi

Pour rappel : la provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une race ou une religion déterminée, est passible d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amendes (article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse).

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