"De 2002 à 2014, l’atmosphère en France ne prêtait guère à l’optimisme. La crise économique mondiale frappa particulièrement durement le pays et il y eut jusqu'à 5 Millions de chômeurs. Des millions de Français associèrent la crise à l’humiliation nationale de la France après l'intégration dans l'Union Européenne. Ils considéraient les gouvernements successifs comme des gouvernements faibles, incapable de lutter contre la crise. La misère largement répandue, la peur d’un avenir plus sombre encore, ainsi que la colère et l’impatience devant l’échec apparent du gouvernement à gérer la crise, préparèrent un terrain propice."(...)
"Orateur puissant et envoûtant, X, exploita la colère et l’impuissance ressenties par un grand nombre d’électeurs. Il attira un grand nombre de Français qui aspiraient désespérément au changement. La propagande électorale X promettait de sortir la France de la crise. Le parti X s’engagea à restaurer les valeurs culturelles du pays, à annuler les clauses du Traité de Maastricht, à conjurer la menace d'une islamisation dangereuse et du mondialisme, à remettre le peuple français au travail et à recouvrer pour la France son «rang légitime» de puissance mondiale. X et les autres propagandistes de la Droite nationaliste remportèrent d’éclatants succès en dirigeant la colère et la peur de la population contre les Musulmans, les UMPS et contre ceux que les Nazis tenaient pour responsables de la signature tant de la construction de l'Union Européenne, ainsi que de l’instauration de la 5ème République. X et ses sympathisants qualifiaient ces derniers de "bobos" et de" vendus " aux technocrates européens.
X et les autres orateurs populistes adaptaient prudemment leurs discours à chaque auditoire.
Par exemple,lorsqu’ils s’adressaient à des hommes d’affaires, les nationalistes atténuaient les thèmes anti-immigration, privilégiant plutôt l’anti libéralisme, la sortie de l'Euro et l'exemple islandais.
Devant des policiers, des habitants de zones péri-urbaines ou d’autres groupes inquiets sur la sécurité, la propagande mettait l’accent sur le renforcement policier et la fermeté contre tous les supposés voyous.
Les orateurs promettaient aux agriculteurs qu’un gouvernement X soutiendrait les prix agricoles en chute.
Dans l’ensemble de la France, les retraités s’entendaient dire que le montant et le pouvoir d’achat de leurs versements mensuels demeureraient stables."
Ce texte vient de l'Encyclopédie mémorielle de la Shoah.
Il a juste été adapté à notre époque:
http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=227
Cela fait froid dans le dos, non?
Maintenant, des extraits du rapport préfectoral sur la "colère des Français":
"Le discours qui monte est tout entier dirigé "contre l'hégémonie des métropoles" que le gouvernement serait en train d'organiser à travers la loi Lebranchu. Chez les petits élus, tout fait désormais sens : les restructurations liées au vote de la loi de programmation militaire aussi bien que la réforme Peillon des rythmes scolaires. Le sentiment qui domine est "un sentiment d'abandon".
Le deuxième point abordé par les préfets a davantage fait les gros titres des médias."Inquiets du discours antifiscal qui pourrait favoriser les extrêmes, écrivent-ils, les élus considèrent que les limites du consentement à l'impôt sont atteintes."
Là encore tout converge : "Dans les esprits où domine la hantise du chômage et de la baisse du pouvoir d'achat, la hausse de la fiscalité devient un élément anxiogène de plus." L'expression utilisée est celle de "choc psychologique" pour "des foyers jusque-là non imposables". A preuve, " l'afflux record dans certains centres de finances publiques de contribuables à la recherche d'informations ".
Dans ce contexte, "les élus confient avoir constaté la radicalisation des propos de leurs administrés qui fustigent 'un matraquage fiscal' et 'une hausse insupportable d'impôts qui financent un système trop généreux'." Et les préfets de conclure : "La menace de désobéissance fiscale est clairement brandie."(..)
le troisième point abordé par les casquettes de la République porte sur "l'évolution des modes de délinquance". "Médiatisation croissante des faits divers par les médias locaux [...] dans des régions qui s'en croyaient indemnes" ; "cambriolages, délinquance de proximité, incivilités" : la formule choisie pour résumer le sentiment des Français se passe de commentaire.
Tout cela "inquiète autant que cela exaspère". C'est ce qui conduit les préfets à souligner que "la population semble désormais prête à s'impliquer davantage dans la lutte contre la délinquance à travers des opérations comme 'voisins vigilants' ou 'alertes commerce'"."(...)
"les préfets soulignent "la situation de détresse" qui est aujourd'hui celle des professionnels du bâtiment.
Loin du discours convenu sur les bienfaits supposés du statut d'auto-entrepreneur, ils rappellent ainsi que "dans certains départements, près de 70% des créations d'entreprises artisanales" relèvent de ce dit statut. Ce qui, ajouté à "la concurrence d'entreprises étrangères qualifiée de low cost", entretient un discours récurrent sur la "concurrence déloyale"."
"Aujourd'hui, on en est là. Les sondages le disent. Les préfets le confirment. Les plus expérimentés des élus de gauche confient, la peur au ventre, que cette situation leur rappelle celle qui prédominait avant leur déroute des législatives de 1993. "Les gens se taisent. Bien sûr, sur les marchés, nos sympathisants viennent râler. Mais tous les autres ont le visage fermé, témoigne un député d'Ile-de-France. Ils se contentent d'un 'C'est dur, hein !' dont on sent bien qu'il veut dire 'Ne comptez plus sur notre bulletin de vote'. "
Il est trop tôt pour savoir ce qu' il va vraiment advenir par la suite de la colère qui monte.
Je trouve que la préfecture est fortiche de penser qu'il n'y aura pas de révolte.
Mais nous avons ici une exaspération qu' on sent un peu partout.
Et des partis populistes charognards qui veulent en profiter.
Pour l'instant, l'abstention risque effectivement de donner du poids au FN, mais peut-on vraiment blâmer une personne qui s'abstient en ce moment? Les raisons de voter, on peine de plus en plus à les trouver.
Et que faudra-t-il faire, afin que certains débiles se rendent compte que des partis comme le FN sont stériles ? Les voir se ramasser comme les autres? C'est à le souhaiter, comme certains sont comme St Thomas...
Mais cela ne change pas la donne. La grogne monte en France.
Et ce qui a toujours fait le lit des révoltes, en France, à la Révolution comme en 1968, ce sont des revenus à la baisse, un niveau de vie des plus pauvres catastrophique, et des impôts bien trop élevés.
Tout ça n'est pas très réjouissant...
Reste à espérer que nos politiques réagissent vraiment, car les alternatives sont pour le moins peu claires et optimistes...
Donc, quand est-ce que nos politiques se mettent à avoir des idées, un vrai projet, afin d'obtenir des vrais résultats?
Liens:
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20131018.OBS1755/pourquoi-les-francais-sont-en-colere-le-rapport-secret-des-prefets.html
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/ebook/ebook121.pdf
"Orateur puissant et envoûtant, X, exploita la colère et l’impuissance ressenties par un grand nombre d’électeurs. Il attira un grand nombre de Français qui aspiraient désespérément au changement. La propagande électorale X promettait de sortir la France de la crise. Le parti X s’engagea à restaurer les valeurs culturelles du pays, à annuler les clauses du Traité de Maastricht, à conjurer la menace d'une islamisation dangereuse et du mondialisme, à remettre le peuple français au travail et à recouvrer pour la France son «rang légitime» de puissance mondiale. X et les autres propagandistes de la Droite nationaliste remportèrent d’éclatants succès en dirigeant la colère et la peur de la population contre les Musulmans, les UMPS et contre ceux que les Nazis tenaient pour responsables de la signature tant de la construction de l'Union Européenne, ainsi que de l’instauration de la 5ème République. X et ses sympathisants qualifiaient ces derniers de "bobos" et de" vendus " aux technocrates européens.
X et les autres orateurs populistes adaptaient prudemment leurs discours à chaque auditoire.
Par exemple,lorsqu’ils s’adressaient à des hommes d’affaires, les nationalistes atténuaient les thèmes anti-immigration, privilégiant plutôt l’anti libéralisme, la sortie de l'Euro et l'exemple islandais.
Devant des policiers, des habitants de zones péri-urbaines ou d’autres groupes inquiets sur la sécurité, la propagande mettait l’accent sur le renforcement policier et la fermeté contre tous les supposés voyous.
Les orateurs promettaient aux agriculteurs qu’un gouvernement X soutiendrait les prix agricoles en chute.
Dans l’ensemble de la France, les retraités s’entendaient dire que le montant et le pouvoir d’achat de leurs versements mensuels demeureraient stables."
Ce texte vient de l'Encyclopédie mémorielle de la Shoah.
Il a juste été adapté à notre époque:
http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=227
Cela fait froid dans le dos, non?
Maintenant, des extraits du rapport préfectoral sur la "colère des Français":
"Le discours qui monte est tout entier dirigé "contre l'hégémonie des métropoles" que le gouvernement serait en train d'organiser à travers la loi Lebranchu. Chez les petits élus, tout fait désormais sens : les restructurations liées au vote de la loi de programmation militaire aussi bien que la réforme Peillon des rythmes scolaires. Le sentiment qui domine est "un sentiment d'abandon".
Le deuxième point abordé par les préfets a davantage fait les gros titres des médias."Inquiets du discours antifiscal qui pourrait favoriser les extrêmes, écrivent-ils, les élus considèrent que les limites du consentement à l'impôt sont atteintes."
Là encore tout converge : "Dans les esprits où domine la hantise du chômage et de la baisse du pouvoir d'achat, la hausse de la fiscalité devient un élément anxiogène de plus." L'expression utilisée est celle de "choc psychologique" pour "des foyers jusque-là non imposables". A preuve, " l'afflux record dans certains centres de finances publiques de contribuables à la recherche d'informations ".
Dans ce contexte, "les élus confient avoir constaté la radicalisation des propos de leurs administrés qui fustigent 'un matraquage fiscal' et 'une hausse insupportable d'impôts qui financent un système trop généreux'." Et les préfets de conclure : "La menace de désobéissance fiscale est clairement brandie."(..)
le troisième point abordé par les casquettes de la République porte sur "l'évolution des modes de délinquance". "Médiatisation croissante des faits divers par les médias locaux [...] dans des régions qui s'en croyaient indemnes" ; "cambriolages, délinquance de proximité, incivilités" : la formule choisie pour résumer le sentiment des Français se passe de commentaire.
Tout cela "inquiète autant que cela exaspère". C'est ce qui conduit les préfets à souligner que "la population semble désormais prête à s'impliquer davantage dans la lutte contre la délinquance à travers des opérations comme 'voisins vigilants' ou 'alertes commerce'"."(...)
"les préfets soulignent "la situation de détresse" qui est aujourd'hui celle des professionnels du bâtiment.
Loin du discours convenu sur les bienfaits supposés du statut d'auto-entrepreneur, ils rappellent ainsi que "dans certains départements, près de 70% des créations d'entreprises artisanales" relèvent de ce dit statut. Ce qui, ajouté à "la concurrence d'entreprises étrangères qualifiée de low cost", entretient un discours récurrent sur la "concurrence déloyale"."
"Aujourd'hui, on en est là. Les sondages le disent. Les préfets le confirment. Les plus expérimentés des élus de gauche confient, la peur au ventre, que cette situation leur rappelle celle qui prédominait avant leur déroute des législatives de 1993. "Les gens se taisent. Bien sûr, sur les marchés, nos sympathisants viennent râler. Mais tous les autres ont le visage fermé, témoigne un député d'Ile-de-France. Ils se contentent d'un 'C'est dur, hein !' dont on sent bien qu'il veut dire 'Ne comptez plus sur notre bulletin de vote'. "
Il est trop tôt pour savoir ce qu' il va vraiment advenir par la suite de la colère qui monte.
Je trouve que la préfecture est fortiche de penser qu'il n'y aura pas de révolte.
Mais nous avons ici une exaspération qu' on sent un peu partout.
Et des partis populistes charognards qui veulent en profiter.
Pour l'instant, l'abstention risque effectivement de donner du poids au FN, mais peut-on vraiment blâmer une personne qui s'abstient en ce moment? Les raisons de voter, on peine de plus en plus à les trouver.
Et que faudra-t-il faire, afin que certains débiles se rendent compte que des partis comme le FN sont stériles ? Les voir se ramasser comme les autres? C'est à le souhaiter, comme certains sont comme St Thomas...
Mais cela ne change pas la donne. La grogne monte en France.
Et ce qui a toujours fait le lit des révoltes, en France, à la Révolution comme en 1968, ce sont des revenus à la baisse, un niveau de vie des plus pauvres catastrophique, et des impôts bien trop élevés.
Tout ça n'est pas très réjouissant...
Reste à espérer que nos politiques réagissent vraiment, car les alternatives sont pour le moins peu claires et optimistes...
Donc, quand est-ce que nos politiques se mettent à avoir des idées, un vrai projet, afin d'obtenir des vrais résultats?
Liens:
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20131018.OBS1755/pourquoi-les-francais-sont-en-colere-le-rapport-secret-des-prefets.html
http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/ebook/ebook121.pdf
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