Il devient interdit de ne pas interdire. Et cela se renforce de jour en jour. En est témoin les mêmes schémas liberticides qui se répètent : interdit de fumer, interdit de vendre de l'alcool, couvre-feux dans certaines municipalités. Chaque fois que nous avons un souci, on nous colle une loi qui n'encadre pas, elle punit. De toute manière, on parle de la refonte de la constitution mais qui se soucie de l'organisation de nos lois ? Lorsqu'elles ne sont pas respectées, le dernier maillon de la chaine est toujours la Justice, or, est-ce son rôle? Non seulement la Justice est dépassée, mais elle n'est là que pour sanctionner, punir, surtout pas donner à nos sociétés la possibilité pour tous de vivre ensemble. Ce mal n'est pas que français mais il se voit surtout chez nous, bien que les exemples qui vont être donnés dans le domaine de l'habillement sont ici mondiaux. Il se voit chez nous dans le pays qui avait inscrit en 1968 : "Il est interdit d'interdire" comme un mal qui défigure le berceau des droits de l'homme.
Je commence par un fait divers relayé par l'Express : un collège américain interdit les leggings...En ville, on voit ces collants sans pied, qui sont sans équivoque.Certaines se trimbaleraient le cul à l'air que cela serait aussi suggestif. Personnellement, jamais je n'oserais mettre un legging sans jupe ou pull long, et comme cela ne correspond pas à mon style d'habillement, j'ai eu la naïveté de croire que cet habillement marquait au moins une libéralisation des esprits, une évolution dans la liberté d'habillement. Et bien, je me suis plantée, j'aurais pourtant du m'en douter...
Dans les collèges, on a eu des rafales d'interdiction : ne pas mettre de jupes trop courtes, de short, de tee-shirt trop évasés, de tong même (quoi que les tongs, ce n'est pas ce qu'il y a de plus hygiénique pour les autres)....Dans les lycées, avec le fait que les majeurs sont présents, en général, les règlements intérieurs sont moins contraignants mais on note quand même que ceux-ci montent en puissance.
On vous dit donc tout ce qu'il ne faut pas faire avant de vous apprendre comment vous comporter...
Bel état d'esprit...
Moi qui suis de la génération entre les seventies et les années 80, j'ai vu dans les établissements scolaires et la rue les tenues des punks, des new wawes, les styles afro, hippies, les mini-jupes et les shorts défiler sans qu'on ne dise pas grand chose, tout ceci passait, faisait partie du paysage. Chacun avait ses propres codes, son éducation, sa décence propre. Mais cela ne faisait pas débat. Il y avait moins d'agressivité, paradoxalement les garçons respectaient plus les filles que maintenant, il me semble, les femmes revendiquaient moins, à moins que ceci ait été caché, mais dans mes années collèges et lycées, je n'ai pas remarqué de discriminations.
Il est vrai qu'on était moins esclaves de la mode ou alors différemment. Les adultes ne voyaient dans un habillement excentrique ou engagé que des expressions adolescentes d'un adulte en devenir. Des jeunes arboraient la main "touche pas mon pote" et le keffieh palestinien sans déclencher des polémiques, on voyait des desseins de femmes nues avec des têtes de mort et du sang chez les hardeurs, des tee-shirt marqués "no future" et des épingles à nourrice, des shorts à ras les fesses sous des chandails extra-longs.....
J'ai même vu des professeurs féminins habillées en dentelles transparentes, qui faisaient rêver les garçons, avec leur décolleté plongeant, au look plus que provoquant.
Nous sommes au XXIème siècle: on doit expliquer à sa fille qu'il faut savoir se tenir, à cause de saloperies de prédateurs sexuels qui sévissent de plus en plus. On parle du retour des uniformes à l'école. Une collégienne s'est faite exclure à cause de jupes trop longues et d'un bandeau suspect. Une autre a été accusée de "prosélytisme" en ayant porté un tee-shirt "free Palestine", la même inscription avec le Tibet aurait-elle été autant remarquée?
Il ne faut donc pas s'habiller trop court, trop long, trop politisé...Une chaine de vêtements en Suède a été condamnée avec raison pour avoir imposer à ses employées de porter un badge avec leur tour de poitrine et la taille de bonnet affichés , les Femens revendiquent les seins nus et certains arrivent à trouver cela sexuel, des Sikhs ont été massacrés aux USA à cause de leur turban. On interdit aux vacanciers de se promener en maillot de bain en dehors de la plage....
Combien ai-je trouvé ce site incongru qui explique la tenue idéale pour la lycéenne à la rentrée scolaire, après avoir vu la tendance sociétale à imposer, non plus une mode, un look, une tendance, mais une tenue qui serait correcte. Sur la tenue suggérée, on voit un pantalon informe taille basse et une tunique, ce que les prudes des années 50 ne renieraient pas une seule seconde...et cela date de 2008.
En 2012, rien de très folichon non plus, le jean s'est fait slim taille un peu plus haute et la chemise a remplacé la tunique...
Quelle belle dictature de la pensée unique : on ne censure pas, dans ce cas, on s'auto-censure et de plus en plus de gens réclament des lois coercitives, que ce soit dans ce thème précis ou dans d'autres...
A côté, la censure officielle des Chinois sur Django Unchained semble obsolète, vieillie, has been...aucune classe, dis donc...Nous, on sait faire.
Je vais encore revenir à nos médias mais nul besoin d'un quelconque complot mondial ou des autorités pour que les infos soient quelque fois filtrées: la censure intégrée, c'est quand même le must de nos sociétés modernes. A moins qu'on ne soit pas si évolués qu'on nous le rabâche et qu'on ait besoin de laisse psychologique pour fonctionner ensemble, quand on n'en a pas, on s'en créée, bien entendu en se croyant les champions de l'ouverture et de la tolérance...alors qu'au fond, tout ceci ressemble plus à de la lâcheté qui ne s'assume pas qu'à une culture dite supérieure...
Dans les années 70, 80, les gens avaient peur des punks, mais au moins, ils le disaient ouvertement, ils ne se cachaient pas derrière une pseudo-décence ou laïcité...Ils avaient peur de cette liberté, de cette tendance de la société qui ne cadraient pas avec leur vision à eux. Mais au moins, ils la toléraient quand même, cette marge, cette frange rebelle, ces zonards. Maintenant, 30 à 40 ans après, où en sommes-nous?
Je commence par un fait divers relayé par l'Express : un collège américain interdit les leggings...En ville, on voit ces collants sans pied, qui sont sans équivoque.Certaines se trimbaleraient le cul à l'air que cela serait aussi suggestif. Personnellement, jamais je n'oserais mettre un legging sans jupe ou pull long, et comme cela ne correspond pas à mon style d'habillement, j'ai eu la naïveté de croire que cet habillement marquait au moins une libéralisation des esprits, une évolution dans la liberté d'habillement. Et bien, je me suis plantée, j'aurais pourtant du m'en douter...
Dans les collèges, on a eu des rafales d'interdiction : ne pas mettre de jupes trop courtes, de short, de tee-shirt trop évasés, de tong même (quoi que les tongs, ce n'est pas ce qu'il y a de plus hygiénique pour les autres)....Dans les lycées, avec le fait que les majeurs sont présents, en général, les règlements intérieurs sont moins contraignants mais on note quand même que ceux-ci montent en puissance.
On vous dit donc tout ce qu'il ne faut pas faire avant de vous apprendre comment vous comporter...
Bel état d'esprit...
Moi qui suis de la génération entre les seventies et les années 80, j'ai vu dans les établissements scolaires et la rue les tenues des punks, des new wawes, les styles afro, hippies, les mini-jupes et les shorts défiler sans qu'on ne dise pas grand chose, tout ceci passait, faisait partie du paysage. Chacun avait ses propres codes, son éducation, sa décence propre. Mais cela ne faisait pas débat. Il y avait moins d'agressivité, paradoxalement les garçons respectaient plus les filles que maintenant, il me semble, les femmes revendiquaient moins, à moins que ceci ait été caché, mais dans mes années collèges et lycées, je n'ai pas remarqué de discriminations.
Il est vrai qu'on était moins esclaves de la mode ou alors différemment. Les adultes ne voyaient dans un habillement excentrique ou engagé que des expressions adolescentes d'un adulte en devenir. Des jeunes arboraient la main "touche pas mon pote" et le keffieh palestinien sans déclencher des polémiques, on voyait des desseins de femmes nues avec des têtes de mort et du sang chez les hardeurs, des tee-shirt marqués "no future" et des épingles à nourrice, des shorts à ras les fesses sous des chandails extra-longs.....
J'ai même vu des professeurs féminins habillées en dentelles transparentes, qui faisaient rêver les garçons, avec leur décolleté plongeant, au look plus que provoquant.
Nous sommes au XXIème siècle: on doit expliquer à sa fille qu'il faut savoir se tenir, à cause de saloperies de prédateurs sexuels qui sévissent de plus en plus. On parle du retour des uniformes à l'école. Une collégienne s'est faite exclure à cause de jupes trop longues et d'un bandeau suspect. Une autre a été accusée de "prosélytisme" en ayant porté un tee-shirt "free Palestine", la même inscription avec le Tibet aurait-elle été autant remarquée?
Il ne faut donc pas s'habiller trop court, trop long, trop politisé...Une chaine de vêtements en Suède a été condamnée avec raison pour avoir imposer à ses employées de porter un badge avec leur tour de poitrine et la taille de bonnet affichés , les Femens revendiquent les seins nus et certains arrivent à trouver cela sexuel, des Sikhs ont été massacrés aux USA à cause de leur turban. On interdit aux vacanciers de se promener en maillot de bain en dehors de la plage....
Combien ai-je trouvé ce site incongru qui explique la tenue idéale pour la lycéenne à la rentrée scolaire, après avoir vu la tendance sociétale à imposer, non plus une mode, un look, une tendance, mais une tenue qui serait correcte. Sur la tenue suggérée, on voit un pantalon informe taille basse et une tunique, ce que les prudes des années 50 ne renieraient pas une seule seconde...et cela date de 2008.
En 2012, rien de très folichon non plus, le jean s'est fait slim taille un peu plus haute et la chemise a remplacé la tunique...
Quelle belle dictature de la pensée unique : on ne censure pas, dans ce cas, on s'auto-censure et de plus en plus de gens réclament des lois coercitives, que ce soit dans ce thème précis ou dans d'autres...
A côté, la censure officielle des Chinois sur Django Unchained semble obsolète, vieillie, has been...aucune classe, dis donc...Nous, on sait faire.
Je vais encore revenir à nos médias mais nul besoin d'un quelconque complot mondial ou des autorités pour que les infos soient quelque fois filtrées: la censure intégrée, c'est quand même le must de nos sociétés modernes. A moins qu'on ne soit pas si évolués qu'on nous le rabâche et qu'on ait besoin de laisse psychologique pour fonctionner ensemble, quand on n'en a pas, on s'en créée, bien entendu en se croyant les champions de l'ouverture et de la tolérance...alors qu'au fond, tout ceci ressemble plus à de la lâcheté qui ne s'assume pas qu'à une culture dite supérieure...
Dans les années 70, 80, les gens avaient peur des punks, mais au moins, ils le disaient ouvertement, ils ne se cachaient pas derrière une pseudo-décence ou laïcité...Ils avaient peur de cette liberté, de cette tendance de la société qui ne cadraient pas avec leur vision à eux. Mais au moins, ils la toléraient quand même, cette marge, cette frange rebelle, ces zonards. Maintenant, 30 à 40 ans après, où en sommes-nous?
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