Ces fameux programmes censés donner aux
jeunes les acquis nécessaires à l'obtention d'un diplôme, qui doit aboutir sur
une formation et un travail...
Ils sont donc appliqués dès tout petit.
Cela donne l'aberration de la méthode
globale obligatoire: pour ceux qui ne sont pas parents, c'est apprendre à lire
sans passer par le b.a=ba, on montre le mot maison sans le décortiquer et
l'enfant, qui doit être un surdoué, apprend globalement le mot.
Cela donne un niveau d'orthographe
catastrophique: on pénalise maintenant une copie à plus de 15 fautes...c'est
dire.
Mais il y a aussi le programme qui est en lien direct avec
l'examen final. Là aussi il y a en plus des circulaires, des directives, qui
ordonnent à l'enseignant de donner des cours selon la méthode officielle.
Sinon, il y a pénalisation dans la notation et donc dans l'avancement
au"mérite"...je l'ai constaté dans mon expérience de fille de
professeurs et dans ma carrière éphémère dans l’Éducation Nationale. L'avancement
au mérite est conditionné à l'obéissance à la hiérarchie et pas forcément aux résultats. Je précise:
tous les administratifs ne sont pas des bœufs: il peut y avoir de bons
Inspecteurs(ceux qui notent le prof) et de bons recteurs.
Toujours est-il que j'ai posé la question 3
fois à ce contact Twitter qui se dit enseignant: pourquoi doit-on suivre le
programme? Aucune réponse.
Je vais donc répondre: quand on est dans
une filière diplômante, on doit en tenir compte afin que le candidat soit
préparé au maximum.
Mais dans les autres cas...une bizarrerie
administrative dont les mauvais profs ont du mal à se sortir...
J'ai observé des enseignants : il y a ceux
qui préparent leurs cours chaque année et passent du temps pour les renouveler
et ceux qui ne changent rien, qui ânonnent la même chose durant des années sauf
quand le programme bouge...on le sait tous.
Chaque membre de l'équipe pédagogique
connaît exactement qui est un prof calamiteux en terme d'enseignement et de
discipline. C'est un petit microcosme. Une société fermée qui fonctionne en vase
clos. Il n'est pas rare aussi que certains se moquent des élèves en difficulté
et que la vie privée des familles soit vite partagée dans une salle de classe
si un parent explique ses difficultés...
J'ai posé la question à ma relation
twitter: pourquoi vous ne vous battez pas contre les mauvais profs, car on sait
tous que les enseignants de qualité existent? J'ai été de suite classée dans la
catégorie parents aigris. On m'a dit hypocritement: qui on est, pour juger qui
est bon ou mauvais...on ne m'a pas répondu clairement. On s'est fâché.
Corporatisme, m'a répondu une amie à qui j'ai parlé de l'incident ensuite...
Les profs sont corporatistes...
Je ne sais pas: dans l'hôtellerie, les gens
sont corporatistes mais quand il y a des brebis galeuses, ils font le ménage
vite fait et pourtant il y a une éthique et des soutiens mutuels, une émulation
forte...ok, c'est le privé.
Mais quand on ne fait pas bouger de
l'intérieur et qu'on défend sa profession en bloc, il ne faut pas s'attendre à
ce qu'on fasse la différence entre les bons et les mauvais...
En 5ème, une professeur d'histoire a dit à
ma fille que tous les immeubles modernes en Afrique dataient de la colonisation
et que depuis ce temps, rien n'avait changé...
En 4ème, il a fallu acheter Les Misérables
version allégée pour qu'elle l'étudie...
Si nous n'avions pas été derrière la
scolarité de nos enfants, j'ose pas imaginer la catastrophe et tous les parents
responsables savent cela. Mais d'autres n'ont pas les moyens de pallier les
manques de l'École...je suis d'autant plus admirative devant des gosses dont
les parents sont illettrés en français et qui font de hautes études.
En primaire, on nous a accusé de faire lire
à notre fils des ouvrages "hors programme"...il ne fallait pas lui
faire lire Jules Verne, Hugo, Stevenson, Dickens, Kessel etc...c'était pas
bien, selon l' école. Il aurait fallu qu'on les consulte.
Laissez faire et vous aurez vite intrusion
dans votre vie: suspicion de problèmes psychologiques si l'enfant a une
personnalité originale et riche, si l'enseignant manque de discipline et ne
sait pas tenir le gamin, si il y a manque de respect par peur du chahut dans
une classe qui engendre une réaction négative etc...
Bien sûr qu'il y a des gens super à
l'École: je tiens à rendre hommage au CPE du collège de mes enfants et à leurs
directeurs, par exemple et certains professeurs et instits.
Mais la violence a l'école est aussi
intrinsèque au système lui-même, qui se superpose à la violence de toute notre
société.
Pour en finir avec la discussion sur
Twitter, la personne qui a réagi aussi agressivement, ne supportant pas un
débat un peu dérangeant, m'a insultée deux fois dans les échanges. Puis elle
m'a bloquée à la suite d'un délire entre potes en fouillant dans mon fil perso.
Comme mon amie @laboulette55 me l'a fait
remarqué, cela fait peur qu'une enseignante devienne hystérique aussi vite
alors qu'elle a en charge des gosses...
Une chose aussi m'a frappé: cette personne
m'avait plue par ses idées progressistes et ouvertes...très proche de l'altermondialisme...pourtant
elle m'a décrit avec dégoût des situations ou les parents étaient au RSA,
alcooliques, avec des petites terreurs(proche de la racaille, cela)...et avait
nié le fait que des parents bourgeois délégués puissent avoir un petit caïd comme
fils...un gamin qui dérive parce qu'il a des problèmes sociaux, on peut lui
trouver des excuses, oui. Un fils à Papa qui a tout ce qu'il veut, c'est un peu
plus dur, surtout quand en plus on se définit comme très à gauche...ou gauche
réac, alors?
Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Pour en revenir à cette anecdote, je ne
donnerai pas le pseudo de cette personne.
Car en plus, il est possible que ceci ne
soit qu'un malentendu et je ne ferme la porte que pour plus grave que cela.
Et puis, cet article n'est pas là pour lui
nuire mais pour s'interroger un peu sur ce dinosaure qu'est l’Éducation
Nationale qui ne compte pas que des feignants, des ratés, des caricatures, loin
de là mais dont on peine depuis des années à changer le système...
Pour exemple: les étudiants roumains en
math sont loin devant les nôtres...
Cela mérite des interrogations et un
dialogue entre tous ceux qui sont concernés par ce qui est quand même le
centre: l'enfant.
Et nous, les parents sommes essentiels,
nous déléguons notre autorité à l'école, nous sommes là pour appuyer et
sanctionner si besoin, car cela ne peut passer que par nous. S'il n'y a pas
dialogue et concertation avec l'équipe pédagogique, l'autorité de celle-ci ne
peut être légitime aux yeux de l'enfant. Cela commence donc par un respect
mutuel des compétences des uns et des autres pour la réussite de nos gamins.
C'est du moins ma conviction profonde.